Effondrements d’immeubles : l’hécatombe continue et les autorités versent des larmes de crocodile

24 mars 2022

CÔTE D’IVOIRE

Dans la nuit du 6 au 7mars dernier, un immeuble habité s’est effondré sur les habitants à Angré 9ème tranche, faisant plus de 6 morts. Une semaine avant, c’est l’effondrement d’un immeuble en construction à Treichville qui a fait presque le même nombre de morts et plus de 21 blessés.

Après l’accalmie d’environ un an, la ville d’Abidjan renoue avec les drames causés par des effondrements d’immeubles. Le dernier en date avant ceux de cette année, c’était le 23 février 2021 dans la commune de Cocody à Anono. Suite à cet accident qui avait fait plus de 20 morts, le gouvernement avait pondu des déclarations et des résolutions sur papier pour soi-disant sanctionner les fautifs. Mais tout cela était fait pour que l’émotion et la colère des gens tombent. Une fois le calme revenu, le ministère de la Construction a rangé tout dans le placard.

Et voilà que les mêmes drames reviennent. À Treichville, l’une des communes pauvres d’Abidjan, c’est la ministre de la Solidarité qui a été envoyée pour les habituels blablas de réconfort du gouvernement aux sinistrés. Quant au drame d’Angré 9ème tranche, c’est le premier des ministres qui s’est déplacé. Comme un médecin après la mort, il a encore promis de prendre des mesures et des sanctions contre les promoteurs et autres affairistes de l’immobilier qui se contentent de faire le maximum de fric sans se préoccuper de la fiabilité des bâtiments. Mais on sait par avance que ce sont des paroles en l’air.

Les autorités se contentent de faire semblant d’être préoccupées par le sort de ceux qui périssent ou perdent tous leurs biens dans ces accidents parce que ces drames se déroulent loin de leur vie. Ils vivent et dorment dans des villas-duplexes bien construites qui, sauf tremblement de terre, ne s’écrouleront jamais.

Quant à l’État, il a assez de moyens financiers et humains pour construire lui-même des immeubles fiables et résistants, mais c’est un État bourgeois dont la préoccupation première est de permettre à ceux qui ont de l’argent de s’enrichir toujours plus, même si cela met en danger la vie d’autrui.