Fin de la départementalisation, mais continuité du sous-développement
Mayotte
Les deux ministres de l’Outremer et de l’Intérieur Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin, ont annoncé dans un article du journal Le Monde du 9 novembre dernier la fin du processus de départementalisation de Mayotte pour 2031, 101e département français depuis 2011.
Il faudra donc attendre encore 10 ans avant que les Mahorais puissent prétendre au même montant du Smic (salaire minimum), aux mêmes allocations sociales que celles qui sont appliquées dans le reste de la France.
Le moins que l’on puisse dire c’est que les gouvernements qui passent ne sont pas pressés de débourser quelques malheureux euros supplémentaires pour rehausser un petit peu le niveau de vie des classes populaires mahoraises. Et puis en cette période préélectorale en France, le gouvernement cherche à courtiser l’électorat de droite et d’extrême droite en durcissant les conditions d’accès à la nationalité française pour les enfants nés à Mayotte de parents étrangers (ils sont généralement originaires des îles Comores voisines).
Mais département à part entière ne signifie pas pour autant développement du département le plus pauvre de France.
En effet, alors qu’en métropole l’État diminue ses investissements dans les services et infrastructures utiles à la population, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il mette l’argent nécessaire pour créer des hôpitaux, des écoles, des logements, des routes en nombre suffisant. Amener l’eau potable dans chaque foyer mahorais ou encore réaliser des travaux d’assainissement sont des choses qui devraient faire partie d’un programme d’urgence si les autorités voulaient réellement rompre avec le sous-développement, vestige de l’époque coloniale.