Risque aggravé de contamination dans les foyers des travailleurs immigrés

30 avril 2020

France

La situation sanitaire des travailleurs immigrés résidents dans les foyers de la région parisienne est particulièrement préoccupante du fait que l’entassement dans un espace restreint augmente les risques de propagation du corona virus. «Ce sont, après les Ehpad, (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) les principales collectivités fragiles» reconnait un responsable de l’ARS (Agence Régionale de Santé).

Selon une information publiée le 11 avril dernier, le préfet de la région Île de France déclare que «sur 90 000 résidents dans les 300 structures collectives et centres d’hébergement de la région, seuls 737 cas suspects ou avérés ont été recensés». Il n’a pas fait mention du nombre de morts du Covid-19 alors que l’Agence régionale de santé en a recensé «au moins une dizaine».

Les chiffres officiels de la préfecture sont bien en dessous de la réalité car nombreux sont ceux qui n’osent pas aller à l’hôpital parce qu’ils sont en situation irrégulière et de ce fait, ils craignent de se faire arrêter puis expulser. Alors, ils préfèrent ne rien dire et attendre jusqu’au dernier moment pour se faire soigner.

Il existe des foyers où la concentration de résidents est telle que certains les qualifient de « bombes sanitaires ». C’est le cas notamment d’un « foyer-hangar » à Montreuil, où vivent 270 travailleurs, entassés dans un dortoir contenant 110 lits superposés et placés côte à côte. Ils ne disposent que de cinq toilettes et d’une douche. Autant dire que s’il y a un seul cas de Covid-19 il risque de contaminer de très nombreuses personnes à une vitesse ultra rapide.

Dans le foyer de la rue de Bellièvre (13ème arrondissement de Paris), un certain nombre de travailleurs se plaignaient d’avoir des symptômes de grippe mais fort heureusement on n’a eu à déplorer aucun décès. La société gérant ce foyer a fait venir un médecin pour diagnostiquer quelques cas de malades. Il en a conclu que personne n’est atteint du Covid-19. Les résidents sont contents de cette nouvelle mais ils ne sont pour autant pas très rassurés car ils savent que les conditions dans lesquelles ils sont logés, les rendent particulièrement vulnérables.