Une armée gangrénée par la corruption et le clientélisme

29 novembre 2019

Mali

L’armée malienne est aux abois devant les attaques de plus en plus meurtrières des groupes armés. À défaut de pouvoir forcer ses généraux à aller au front, le président malien supplie la France, les pays européens et l’ONU de s’engager encore plus militairement et financièrement pour venir à son secours.

Ce ne sont pourtant pas les galonnés qui manquent au Mali puisque ce pays détient, parait-il, un record en matière de nombre de généraux par rapport à la taille de son armée : ils seraient au nombre d’une centaine. Ce qui fait dire à certains commentateurs qu’il y a dans ce pays « une prolifération », voire une « démographie galopante » de cette catégorie de haut gradés dont certains sont devenus des milliardaires.

Ce qui explique leur grand nombre c’est surtout le fait qu’à chaque changement de président, à la suite d’un coup d’État ou d’une élection, le nouvel arrivant ne fait confiance qu’en ceux qu’il a nommés lui-même pour occuper les postes clés, plus particulièrement au sein de sa garde rapprochée. Du coup, ceux qui ont été nommés par le président sortant sont mis à la retraite, mais une retraite dorée et paisible puisqu’ils gardent leurs galons ainsi que tous les privilèges de leur fonction. Ils vivent comme des pachas, sur le dos de la population et préfèrent rester dans leurs villas luxueuses plutôt que d’aller risquer leur vie dans la lutte contre les bandes armées qui terrorisent les populations.

Le président malien IBK dit que son armée n’a pas les moyens de lutter contre les miliciens djihadistes et autres, en réalité c’est lui qui n’a pas les moyens de dicter sa loi à sa propre armée gangrénée par la corruption et par le népotisme. Alors, il préfère que ce soit une autre armée que la sienne qui fasse le travail à sa place.