Une économie faite de pillage !
CÔTE D’IVOIRE
À l’occasion d’un « forum des affaires entre l’Union Européenne et la Côte d’Ivoire », le ministre du Commerce et de l’Industrie a indiqué que le volume des échanges commerciaux entre ces deux espaces s’est situé autour de 5000 milliards de Fr CFA pour l’année 2018.
La Côte d’Ivoire exporte vers les pays de l’Union Européenne des produits comme le cacao, les minéraux, le caoutchouc, etc. En contrepartie, elle importe des appareils, des engins mécaniques, des voitures, des produits pharmaceutiques, etc.
Ce ministre considère cet échange comme étant « gagnant-gagnant », puisque selon lui « la balance commerciale » serait excédentaire de 1600 milliards en faveur de la Côte d’Ivoire.
C’est bien là une façon de présenter la réalité économique du point de vue de ceux qui profitent grassement du capitalisme. N’importe quel paysan ou petit producteur de noix de cajou, de graines de palme, d’hévéa, de cacao, etc, peut constater qu’il est obligé de produire chaque année toujours plus, pour gagner finalement toujours moins. Les chiffres indiquant le volume de production de 2018 sont parlants : cacao (+3,9%), anacarde (+7%), coton (+9,7%), huile de palme (+18,5%), etc. On pourrait croire que cela correspond parallèlement à un accroissement de richesses des petits paysans producteurs mais c’est l’inverse qui se produit puisqu’avec la même quantité de produits cultivés il peut acheter moins de produits manufacturés. Ils ne sortent pas gagnants mais perdants dans cet échange inégal entre les pays industrialisés d’Europe et d’ailleurs et les pays sous-développés.
C’est ainsi que fonctionne l’économie capitaliste mondiale qui ruine l’écrasante majorité des petits paysans et qui réduit à la misère l’ensemble des travailleurs des villes et des campagnes.
Ce système ne profite qu’à la minorité de parasites qui détiennent les capitaux, qui spéculent sur le prix des matières premières et qui jouent avec la vie de millions de personnes qui n’ont comme seule ressource que la force de leurs bras pour produire des richesses dont ils sont exclus. C’est ainsi qu’une poignée d’individus parmi les plus fortunés au monde possèdent plus de richesses que plus de la moitié de la population mondiale.
Et quand les dirigeants de l’État ivoiriens se félicitent de leur partenariat « gagnant-gagnant » avec l’économie des pays industrialisés d’Europe ils ne font que chanter les louanges de ce système capitaliste pourri dont ils font partie.