La répression s’abat sur des jeunes manifestants
Tchad
Le 25 avril dernier, 13 jeunes, bravant l’interdiction de manifester décrétée par les autorités, sont descendus dans la rue à Ndjaména pour protester pacifiquement contre la pénurie du gaz butane qui frappe durement les familles pauvres. Ils ont été arrêtés manu militari et tabassés par des éléments de la police nationale puis jetés en prison.
Les réactions contre ces arrestations arbitraires étaient nombreuses dont celle du secrétaire tchadien des Droits de l’Homme qui les a qualifiées de « dérive grave contre les libertés publiques » avant d’ajouter : « nous maintiendrons la pression jusqu’à ce qu’ils soient libérés. » Ici dans l’immigration, sous la dénomination de « Patriotes de la diaspora en France », un groupe d’opposants a appelé à un rassemblement à Paris.
Depuis plusieurs semaines, partout dans le pays, la colère gronde contre la pénurie du gaz butane. À Ndjaména, des femmes, des enfants, transportant des bouteilles vides sur la tête dans l’espoir de les échanger contre des bouteilles pleines, parcourent des kilomètres dans les quartiers à la recherche des points de vente ouverts. S’ils en trouvent un, les prix y sont inabordables à cause de la spéculation. C’est la galère !
Devant cette situation catastrophique, le « Collectif tchadien contre la vie chère » a appelé les usagers à descendre dans la rue le 25 avril pour manifester leur mécontentement. Mais deux jours avant cet appel, le responsable du « Collectif » a été arrêté à son domicile ; sous la menace, il a été contraint de surseoir à son appel. Cela n’a pas empêché un groupe de jeunes de manifester ce jour-là.
Après deux jours de détention, les 13 jeunes ont été finalement relâchés. Ils ont eu raison d’exprimer leur mécontentement contre une décision arbitraire du dictateur Deby soutenu à bout de bras par l’impérialisme français.