Pénurie d’eau potable à Bamako. une illustration de l’incurie de l’État

04 juin 2019

Mali

Le 10 mai dernier, à l’appel du Collectif contre la cherté de la vie, plusieurs personnes ont participé à un sit-in devant le siège de la Somagep (Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable). Elles sont venues protester contre les coupures récurrentes d’eau à Bamako, surtout en cette période de forte chaleur. Cette société est en effet incapable d’assurer la distribution correcte de l’eau à la population, plus particulièrement à celle des quartiers populaires. Certes, elle organise des distributions d’eau par quartier pour dépanner les habitants, mais c’est loin d’être satisfaisant car il faut que chacun vienne avec des bidons pour se constituer une réserve.

Face à cette défaillance, de nombreux habitants sont contraints d’aller chercher de l’eau au fleuve ou bien de se contenter de l’eau de puits avec tous les risques de contamination que cela comporte. Ceux qui habitent loin du fleuve et qui n’ont pas accès à un puits sont contraints d’acheter l’eau à des livreurs. Cela revient cher pour de nombreux habitants qui survivent avec un très faible revenu.

Cette pénurie d’eau potable ne touche pas que la capitale ; d’autres villes à l’intérieur du pays (à l’exemple de Bourem) subissent le même sort. Les responsables de la Somagep se déchargent sur « la baisse du niveau du fleuve » ou sur l’assèchement des nappes phréatiques mais c’est du pipeau pour masquer la responsabilité de l’État malien. Comment peut-on manquer d’eau potable à Bamako alors qu’on a de l’eau qui coule en permanence dans le fleuve Niger traversant cette agglomération ? On peut filtrer cette eau et la rendre consommable, mais l’État malien n’est même pas capable de réaliser cela car la santé de la population ne fait pas partie de ses priorités. Les caisses de l’État sont dilapidées par les tenants du pouvoir qui eux, ne manquent de rien.