Des opposants réclament le départ de Déby et de l’armée française

05 avril 2019

Tchad

Le 26 mars dernier, l’ambassade du Tchad à Paris a été investie par une vingtaine de migrants qui réclamaient le départ du dictateur Idriss Déby et celui des forces françaises stationnées à N’Djamena. Les occupants protestaient également contre la non-délivrance de passeports par l’ambassade. Des propos et slogans hostiles à Déby et à la présence militaire française ont été proférés, en arabe ou en français : « Déby dégage », ou « on n’a pas besoin de l’armée française chez nous !» ; d’autres dénonçaient le fait que « des papiers étaient délivrés aux étrangers, et pas aux Tchadiens ».

Un jour plus tard, sous couvert de l’appellation « Jeunes tchadiens de la diaspora » au Canada, des militants de l’Union des forces de la résistance (UFR) ont occupé l’ambassade à Ottawa. Dans une déclaration lue à la presse par l’intermédiaire d’une vidéo, ils dénonçaient notamment les «bombardements français (…) contre les troupes de l’UFR au mois de février tuant des centaines de Tchadiens (…), et le soutien indéfectible de la France qui protège le régime de Deby ».

Il y a de quoi être choqué par les agissements du gouvernement français. Des opposants politiques ont dénoncé, eux-aussi, ce comportement et souhaitent que Macron lâche ce criminel de Deby ou du moins lui donne des conseils pour qu’il revienne à de bons sentiments à leur égard. Ils aimeraient que la France choisisse d’autres prétendants parmi eux au poste de président. Mais si l’un d’eux arrivait au pouvoir, il ne fera pas mieux que Deby, il ne fera qu’obéir aux aspirations de son clan et aux ordres que lui dicteront les représentants de l’impérialisme français. Mais Macron n’a que faire de leur état d’âme. Lors de son récent séjour à Ndjaména, il a bien serré les mains de Deby ; il a bien dîné en sa compagnie. Pour lui, ce dictateur est un des meilleurs alliés. Peu importe qu’il soit un dictateur féroce ; peu importe que sa famille et son clan dilapident les ressources du pays pour leur profit personnel alors que la majorité de la population s’enfonce dans la misère. Macron peut compter sur lui pour la sauvegarde des intérêts bien matériels des capitalistes français qui exploitent les ressources minières dans le sahel. La prétendue lutte contre le terrorisme ou les extrémistes djihadistes dans cette région n’est que diversion.