Nouvelle compagnie aérienne, des postes de sinécure sont partagés

05 novembre 2018

Tchad

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Une nouvelle compagnie aérienne est créée, c’est Tchadia Airlines. Sa mission sera d’assurer des vols à l’intérieur du pays mais aussi de desservir des villes de quelques pays voisins comme Niamey, Douala ou Bangui. En partenariat avec Ethiopian Airlines, le Tchad détiendra la majorité des actions. Cette nouvelle compagnie vient combler le vide laissé par Air Tchad puis Air Toumaï, qui ont fait faillite pour « mauvaise gestion », soulignent les autorités tchadiennes. Mais c’est le clan et la famille de Deby qui ont tué ces deux compagnies. La troisième survivra-t-elle à leurs appétits financiers ? Rien n’est moins sûr.

Avant même l’annonce officielle de la création de Tchadia Airlines, les postes de sinécures comme PDG, Directeur, ou Trésorier sont déjà partagés. Le maître d’œuvre n’est autre que le dictateur Deby. Dans la répartition des responsabilités, mieux vaut être Zakawha et surtout membre du clan ou de la famille de Deby. Nul besoin de diplôme, nul besoin de compétence spéciale ni d’expérience. Ceux qui sont nommés, surtout les nouveaux qui n’ont pas encore eu accès à la mangeoire administrative se frottent les mains : il y a de l’argent en perspective à détourner pour s’enrichir.

Les exemples ne manquent pas. Citons quelques-uns au passage. Récemment, un rejeton de Deby, bombardé Directeur-adjoint par son père à la société China National Petroleum Corporation aurait mis la main sur 17 milliards de francs CFA pour son compte personnel. Le voleur, au lieu d’être tancé par son père, aurait plutôt reçu des félicitations pour « acte de bravoure ».

L’un des deux neveux de Deby placé à la tête de la cimenterie de Baoré dans le sud du pays, détourne dans son compte personnel les 900 millions de francs CFA que cette entreprise verse mensuellement à l’État au titre de taxes et d’impôts. Quant à l’autre neveu, Il fait main basse sur les 400 millions de francs CFA de recettes mensuelles que rapporte l’aéroport international de Ndjaména.

L’exemple ne vient-il pas d’en haut ? Récemment, leur oncle Deby, pour célébrer sa « victoire » à la dernière élection présidentielle, a fait débloquer 14 milliards de francs CFA pour son investiture. Son grand frère, lui, brasse des milliards. C’est le financier de la famille et du clan. Citons aussi Hinda Deby, une des multiples femmes du président, qui fait des affaires juteuses avec ses cars de transport et son restaurant de Doba, dans la zone pétrolifère.

Espérons qu’un jour la colère des travailleurs et des classes pauvres de ce pays pourra balayer toutes ces sangsues qui sucent leur sang.