Grèves et contestations dans la fonction publique et dans le privé
Madagascar
Depuis de nombreux mois, les travailleurs de la fonction publique sont mobilisés, non seulement à Antananarivo, mais aussi dans la plupart des grandes villes du pays. En tête de ces mouvements de grèves et de contestations, il y a les enseignants. Les salariés des postes, ceux des Douanes, des Impôts, de la Santé, de l’Agriculture et de l’Elevage et de bien d’autres services utiles à la population, sont dans la rue également, à l’appel ou non, des organisations syndicales. De nombreux travailleurs des entreprises du privé se sont engagés aussi dans la lutte.
Tous revendiquent une augmentation de salaire, des nominations de postes, le remplacement des travailleurs en congé de maladie, etc. Le coût de la vie augmente, à tel point que même le « kapoaka » de riz (l’équivalent du contenu d’une petite boîte de conserve) n’est plus accessible. À Antananarivo après une semaine de présence journalière devant le ministère de l’Education Nationale, le 6 juillet, les enseignants ont réussi à faire ouvrir les portes du ministère, en dépit des bombes lacrymogènes. Une rencontre syndicats-ministre a eu lieu, mais il faudra attendre 2019 pour avoir une réponse voire plus tard. Tous les autres ministères ont reçu les délégations de travailleurs et donné le même type de réponse.
Les patrons des entreprises capitalistes situées dans les zones franches, ont pris peur et changent de ton. La plupart des usines ont fermé progressivement. Pour le moment ces patrons cèdent peu de chose, ils cherchent surtout à gagner du temps. Ils commencent à accepter de recevoir les délégations de travailleurs, chose qu’ils refusaient systématiquement jusqu’à présent. C’est le cas dans le textile, où les travailleurs sont les plus nombreux.
Actuellement les grèves et manifestations continuent. Les patrons et le gouvernement reculent un peu, mais ne cèdent pas encore. C’est grâce à cette force collective que cela a été possible, la lutte continue.