La production de lait, malade du capitalisme
Afrique de l’ouest
Pendant deux jours, du 2 au 3 novembre, les petits patrons du secteur laitier en Afrique de l’Ouest se sont réunis à Abuja au Nigeria pour faire état de leurs difficultés. Ils n’arrivent pas à écouler leur production alors que la demande augmente. La presse a cité le cas d’Ibrahima Bakoum, éleveur exerçant son métier dans la région de Kayes au Mali et qui était présent à cette conférence. Malgré ses 150 vaches, lui ainsi
que d’autres éleveurs ne doivent leur survie économique que grâce à la mise en place d’une mini-laiterie dans la localité de Badenko, par une ONG.
En revanche les importations en Afrique de l’Ouest de lait en poudre en provenance de l’Union Européenne et de Nouvelle Zélande ont triplé ces quinze dernières années, atteignant plus de 2 millions de tonnes par an.
Les difficultés des petits producteurs ne sont malheureusement pas une spécificité africaine. En France et en Allemagne, les petits producteurs ont aussi du mal à s’en sortir. Au fil des ans, le nombre de faillites dans ce secteur n’a fait qu’augmenter, les petites unités se faisant avaler par les grosses, plus performantes et capables de produire à bas coût. Les centrales d’achats des grandes chaînes de distribution tels que les hyper marchés privilégient les gros fournisseurs au détriment des petits qui, par voie de conséquence, éprouvent des difficultés à écouler leur production. Parfois leur colère éclate et se traduit par des descentes musclées de protestation dans les rues, devant les magasins grandes surfaces et les bureaux des autorités tels que les préfectures des grandes villes.
Dans le même temps les firmes multinationales comme Nestlé ou Danone qui inondent une bonne partie de la planète en produits laitiers, affichent des bénéfices insolents. Mais les profits qu’elles réalisent ne sont possibles que grâce au labeur des travailleurs dans leurs usines y compris en Afrique. C’est pourquoi, dans ce secteur comme dans bien d’autres, l’avenir appartient aux travailleurs.