Des enseignants de nouveau en grève

22 septembre 2016

Tchad

À cause des conditions de vie des travailleurs et des petites gens qui deviennent de jour en jour plus difficiles, les grèves ne cessent d’éclater ça et là, dans le pays.

Le 22 juillet dernier, des employés de la télévision d’État, l’ONRTV, considérés comme des privilégiés, se sont néanmoins mis en grève pour l’augmentation de leurs salaires et exiger une amélioration des conditions de travail.

À propos de cette grève, le Secrétaire général de l’UST (Union des syndicats du Tchad) a notamment déclaré : « Nous avons soutenu cette grève par un communiqué et si ça perdure nous sommes capables d’appeler les autres syndicats à cesser le travail pour grever en soutien de nos camarades … »

Cette grève n’est pas terminée qu’une autre a éclaté. Le 23 août, le Syndicat des enseignants du Tchad (SET) a appelé à cesser le travail pour exiger le versement du salaire de juillet. Selon son Secrétaire général, la « reprise du travail sera conditionnée par le versement intégral des salaires de tous les enseignants ». Rappelons que plusieurs fois le SET a appelé à la grève.

À l’annonce de cette nouvelle grève, des élèves du primaire et du secondaire, en solidarité avec leurs maîtres et professeurs, ont manifesté dans les rues de Ndjaména, brisant certains édifices publics, se servant au passage dans des magasins.

Le nouveau prétexte que nos dirigeants ont trouvé pour ne pas donner suite à ces deux mouvements de grève, c’est que le pétrole ne fait plus recette, et qu’il manque d’argent.

À ce propos, un haut responsable du MPS, parti politique au pouvoir fondé par le dictateur Idriss Deby a claironné : « La situation économique et financière du pays exige de nous un sacrifice. Si nous voulons assurer la régularité des salaires, il va falloir prendre ces mesures-là (…) Ce sont des mesures très difficiles ! C’est une pilule difficile à avaler parce que c’est très amer, mais mieux vaut avaler la pilule maintenant pour avoir la santé d’ici six mois… ».

« Nous », c’est les autres. Ceux à qui on demande d’avaler cette « pilule très amère » sont les travailleurs et les petites gens. Nos dirigeants, eux, ne sont pas concernés. Ils vont continuer à s’enrichir, à jouir de leurs privilèges, à vivre dans des maisons luxueuses, à rouler dans des voitures de luxe …

Jusqu’au jour les travailleurs et les masses pauvres vont piquer une grosse colère qui va tous les balayer.