Les dessous peu reluisants de l’intervention militaire française
Centrafrique
Au fil des mois, au fil des ans, les accusations portées contre les soldats français en mission en Centrafrique se sont multipliées et se font de plus en plus précises. Des enfants mineurs, filles ou garçons de 7 ans à 15 ans ont déclaré à un enquêteur d’une organisation humanitaire, avoir été victimes de viols ou d’agressions sexuelles. Ces mineurs, affamés et vivant dans des camps de réfugiés près de l’aéroport de Bangui où s’était établie la base des militaires français de l’opération « Sangaris » ont subi ces violences sexuelles moyennant de la nourriture ou de l’argent.
Mais les autorités administratives de l’0NU qui s’occupent des casques bleus tout comme la hiérarchie de l’armée française (qui n’est pas placée sous le commandement de l’ONU) avaient observé un silence complice. Les faits incriminés remontent en 2013 mais Il a fallu la publication en avril 2015 dans un journal britannique, des témoignages poignants de certains de ces mineurs pour que l’ONU diligente une enquête préliminaire à Bangui. Côté français le gouvernement a aussi lancé une enquête.
Quelle que soit l’issue de ces enquêtes, quelles que soient les sanctions qui seront prises à l’encontre des éléments des contingents français, l’essentiel demeure : la sauvegarde des intérêts des capitalistes français dans ce pays. Cette fois, le prétexte de cette nouvelle intervention militaire est de ramener la paix dans ce pays ravagé par des affrontements interethniques.
En effet depuis l’arrivée au pouvoir le 24 mars 2013 de Djotodia (aidé par la France pour écarter l’ancien président Bozizé) la Centrafrique était entrée dans un cycle de violence infernal. La ville de Bangui était dans le chaos. Les partisans de Bozizé et de Djotodia avaient mobilisé et armé leurs miliciens, les uns dans la communauté chrétienne ou animiste, les autres dans celle des musulmans. Il y a eu des meurtres, des viols, des pillages de part et d’autre. On ne pouvait compter les morts car chaque jour de nouveaux massacres se perpétuaient.
Mais loin de mettre fin à la violence des bandes armées qui terrorisaient les populations, les soldats français « instruits et disciplinés » dit-on, censés rétablir la paix, croisaient les bras et les laissaient agir car ils n’étaient censés faire que de la « dissuasion ». Cela rappelle la guerre civile en Côte d’Ivoire et le tristement célèbre comportement des casques bleus de l’ONUCI qui regardaient les massacres s’opérer sous leurs yeux sans venir au secours des populations victimes.
La mission des soldats français n’est donc pas de rétablir la paix en Centrafrique, loin de là. C’est d’abord pour veiller sur les intérêts des capitalistes français, comme Areva qui exploite l’uranium au nord du pays ou d’autres qui sont dans le bois précieux ou dans le diamant.