Les éboueurs injustement licenciés réclament leurs droits

11 juin 2016

SÉNÉGAL

Incapable de gérer lui-même le traitement de déchets dans sa capitale, l’État sénégalais a signé (sous le régime d’Abdoulaye Wade) un contrat avec la Société AMA-International pour s’occuper du ramassage des ordures. Mais en 2006, cette société a rompu le contrat et a jeté à la rue ses 1864 agents. En janvier 2007 un protocole d’accord est signé entre AMA et l’État sénégalais, dans lequel ce dernier s’engage à éponger le passif d’AMA, notamment sa dette sociale et les arriérés de salaire des employés licenciés.

Mais près de dix années après leur licenciement, 327 anciens salariés d’AMA n’ont encore rien perçu. Ils réclament régulièrement à l’État sénégalais d’honorer ses engagements mais celui-ci fait la sourde oreille. Ils ont mené plusieurs actions pour se faire entendre mais les autorités les ignorent. Fatigués de ne pas être entendus, ils ont aussi mené des grèves de la faim. C’est ainsi que l’année dernière, après plusieurs jours de grève de la faim, ils ont obtenu la visite d’un« envoyé spécial » du président Macky Sall. Celui-ci s’est engagé à régler le payement des arriérés de salaire et des indemnités compensatoires.

Un an après cet engagement, les travailleurs attendent toujours le début du payement, en vain. C’est pour cela qu’ils ont de nouveau décidé de se mettre en grève de la faim jusqu’à ce que l’État honore enfin ses engagements. Certains d’entre eux ont été hospitalisés après quelques jours de jeûne. D’autres sont malades et les médecins sont inquiets à leur sujet. Mais selon le porte-parole de ces ex-éboueurs, ils sont prêts à risquer leur vie pour obtenir leurs droits.

Dans cette société capitaliste, les travailleurs sont considérés comme des esclaves. Ils doivent travailler sans broncher et accepter n’importe quelles conditions. Mais à force d’écraser les travailleurs et de les considérer comme du bétail, les capitalistes et les États qui sont à leur service finiront par récolter les fruits de la colère des exploités.