Une nouvelle menace de grève fait reculer le gouvernement

01 février 2016

Tchad

Fin décembre 2015, lors de la présentation du budget 2016, le ministre tchadien de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi a annoncé que le gouvernement ne recrutera pas de fonctionnaires dans la Fonction publique jusqu’à 2019 ; il va procéder uniquement au remplacement des agents qui partent à la retraite ou qui sont décédés. Cette décision, explique-t-on, permettra de faire face à la crise financière que connaît le pays depuis 2015.

Aussitôt, des partis de l’opposition et diverses associations ont pris la parole pour dénoncer cette décision. Mais la protestation la plus importante est venue de l’Union des syndicats du Tchad (UST). Son président a notamment déclaré : « Partout, on constate qu’il y a un sous-effectif dans les services publics : à l’éducation, à la santé, dans l’administration (…) Le gouvernement a peut-être mieux à faire pour trouver des solutions plus cohérentes ». L’UST se dit prête à appeler à faire grève si les autorités s’entêtent à maintenir cette décision.

Face à la colère qui gronde, les autorités ont fait machine arrière. Dans une déclaration commune, le ministre de la Fonction publique, celui des Finances et le Porte parole du Gouvernement ont annoncé le recrutement de plus de 5000 jeunes pendant l’année 2016.

Rappelons qu’en septembre 2015 le gouvernement avait tenté de supprimer par décret toutes les indemnités dans l’administration sous prétexte de crise économique. L’UST avait alors demandé aux travailleurs d’observer une grève à compter 30 septembre 2015. Avant cette date, le gouvernement avait ravalé sa mesure de suppression des indemnités.

Ce n’est pas l’argent qui manque pour embaucher les fonctionnaires ou d’autres agents de la Fonction publique. Cet argent, il se trouve entre les mains des dirigeants du régime, en particulier Deby, sa famille et son clan. Il suffirait de confisquer ces grosses sommes qu’ils détiennent frauduleusement pour embaucher ou payer à temps tous les salaires des fonctionnaires et autres travailleurs de l’État.