Les paysans victimes du groupe Bolloré dénoncent leur spoliation
Le groupe SOCFIN (dont l’homme d’affaires Bolloré est le principal actionnaire) possède de nombreuses filiales en Afrique (Cameroun, Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Liberia). Il prospère dans la plantation industrielle de palmiers à huile et d’hévéa. Cela nécessite de grandes surfaces de terres cultivables et cela se fait surtout au détriment de la petite paysannerie dépossédée de sa terre. Tous les moyens sont bons pour dépouiller les petits paysans : pressions de l’État, promesses d’emplois ou d’indemnisation. Mais en fin de compte les petits paysans sont ruinés et condamnés à la misère. De plus, les terres sur lesquelles étaient cultivées des denrées vivrières s’amenuisent au profit des cultures industrielles qui appauvrissent les sols, sur lesquels on déverse des tonnes de pesticides et de fongicides. Le groupe Bolloré lui, s’enrichit et étend ses tentacules, telle une pieuvre géante, sur de nombreux pays africains et dans un nombre toujours plus grand de secteurs économiques.
Les paysans victimes de SOCFIN se sont organisés en association représentant plusieurs pays pour porter leur revendications. Leur porte-parole a dénoncé les agissements de ce groupe. Selon lui : »De nombreuses terres, utilisées pour l’agriculture familiale ont été cédées sous la pression de Socfin. Un grand nombre de personnes se sont retrouvées sans ressources, dans la pauvreté, sans obtenir les emplois promis et avec des compensations extrêmement faibles […]En Sierra Leone, un loyer misérable est payé par la Socfin pour les terres, environ 12 dollars par hectare et par an, à répartir entre l’État, la collectivité publique et les paysans. Donc au final, les paysans récupèrent environ un dollar par an ».
Les défenseurs du groupe Bolloré se sont livrés à de la propagande en déclarant qu’ils n’agissaient pas en tant que « délinquants » mais plutôt en tant que « partenaires » de la petite paysannerie africaine. Mais s’ils se permettent d’agir avec autant de cynisme vis à vis de « leurs » travailleurs comme vis à vis des petits paysans qu’ils grugent et ruinent, c’est parce que les dirigeants des États locaux se comportent avec eux comme des petits toutous d’autant plus dociles qu’ils ramassent au passage leur bakchich. Cela se fait sur le dos des petits paysans et des travailleurs agricoles qui vivent dans des conditions infernales et dont le droit à la vie est bafoué.