Ebola : l’impuissance des États africains et l’hypocrisie des grandes puissances dans la lutte contre l’épidémie
Ces derniers temps, les grands médias de la planète se sont mis à parler de l’épidémie d’Ébola parce que les victimes ne sont plus seulement en Afrique de l’Ouest mais aussi en Europe et aux États-Unis. Un patient, avec tous les symptômes de cette épidémie, s’est présenté dans un hôpital du Texas et on l’a renvoyé chez lui en lui recommandant de prendre des antibiotiques et du paracétamol. Deux semaines après, le malade est mort. Les deux infirmières qui l’ont examiné ont été contaminées. Récemment un médecin qui travaillait pour Médecins sans Frontière en Guinée, en rentrant chez lui à New York, a ressenti les symptômes d’Ébola. Cette fois-ci les autorités sanitaires américaines ont pris toutes les mesures médicales nécessaires pour le soigner. La fiancée et les deux amis du médecin ont été mis en quarantaine. Il y a eu un cas similaire en Espagne. En France par contre il y a eu plus d’affolement que de peur. À la moindre alerte tout le monde en parle. Une personne qui vient de la Guinée devient un suspect et il est mis en quarantaine.
En Afrique de l’Ouest, dans les pays limitrophes de la Guinée et du Liberia, des cas commencent à se présenter, celui par exemple d’une fillette de deux ans qui est revenue à Kayes, au Mali, après avoir voyagé en Guinée, en compagnie de sa grand-mère. Elle a succombé à la maladie. En Côte d’Ivoire, un aide-soignant guinéen potentiellement contaminé, rentré clandestinement, a disparu de la circulation. Ce qui est sûr, c’est que même si les autorités se disent vigilantes, les frontières sont incontrôlables. Cela veut dire que la lutte contre cette épidémie demande des moyens nettement plus importants que ceux qui ont été mis en place. À l’heure actuelle, sur environ 10.000 cas recensés, on dénombre près de 4 900 morts depuis environ un an. Et la propagation de l’épidémie va en augmentant.
Certes des organismes internationaux comme l’OMS, (Organisation Mondiale de la Santé), MSF (Médecins Sans Frontière) sont mobilisés dans certaines zones infectées par le virus Ébola . Des États de divers pays occidentaux et d’Afrique font des dons en argent et en personnel médical. Il s’avère que pour l’instant ces aides sont insuffisantes. Les grandes puissances comme les États-Unis et les pays de l’Union Européenne font certes de grandes déclarations et des gestes de charité. Mais c’est misérable et ce n’est pas du tout à la hauteur de leurs moyens. Un tout petit pays comme Cuba, avec ses faibles moyens économiques, fait beaucoup plus pour aider les populations africaines dans la lutte contre cette épidémie en envoyant un nombre de médecins supérieure à celui de toutes les grandes puissances.
On sait très bien que lorsqu’il s’agit de défendre leurs intérêts, les grandes puissances savent mettre en jeu des moyens très efficaces. Les exemples sont nombreux. Dans le passé, elles se sont bien alliés pour mettre en branle tous leurs moyens militaires sophistiqués pour virer le régime de Saddam Hussein en Irak et s’emparer des richesses pétrolières du pays. Et à l’heure actuelle, ces mêmes États ont fait l’Union sacrée pour écraser les milices du groupe État Islamiste (EI). Les moyens en jeu sont importants.
Mais quand il s’agit de s’occuper de la santé des populations, cela devient négligeable dans leurs préoccupations. Quant aux dirigeants des pays africains, ils sont avant tout préoccupés par le pillage des caisses de l’État et sont autant méprisants envers les intérêts des populations pauvres de leurs pays que serviles envers ceux de leurs maîtres des puissances occidentales.