IBK : un an de pouvoir au service des patrons et des riches

03 octobre 2014

Mali

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Élu Président du Mali le 19 septembre 2013 par plus de 80% des voix, et investi ensuite comme tel, en présence du représentant de l’impérialisme français François Hollande et de certains valets africains, Ibrahim Boubacar Keita (IBK) était, pendant un an, essentiellement au service des capitalistes et des riches, en particulier français ; il continuera à l’être.

Mais pour ceux qui ont voté pour lui, ou pour le reste de la population malienne, il leur avait fait croire, dès sa prise de pouvoir, qu’il allait gouverner pour eux et pour le bien du Mali. C’est tout le contraire. Le slogan de campagne « Le Mali d’abord et le bonheur des Maliens », est devenu, une fois IBK bien installé au palais de Koulouba, quelque chose du genre « ma famille d’abord et mes amis ensuite ».

En effet, IBK a d’abord commencé par faire éliminer, physiquement, des éléments de l’ex-junte militaire regroupés autour de leur chef Amadou Sanogo, et qui lui faisaient de l’ombre depuis la ville de Kati, leur fief ; il a pris ensuite la précaution de s’entourer de hauts gradés de l’armée et de la police qui lui sont favorables ; dans l’administration, il a fait virer des directeurs et PDG pour les remplacer par des membres de sa famille ou par ses amis ; des postes de ministres, députés ou autres sont attribués aux membres de son parti. Quant à lui-même, il ne s’est pas gêné en puisant largement dans les caisses de l’État. Pour se faire plaisir, il va jusqu’à s’offrir ce bijou, un Boeing 737 qui a tout de même coûté la bagatelle de 20 milliards de francs CFA.

Cet argent aurait pu servir par exemple, à construire des écoles, des hôpitaux ou à forer des puits dans les villages. Mais les besoins des masses laborieuses sont les derniers de ses soucis : il ne s’est pas, par exemple, opposé à la récente augmentation des prix de l’eau et de l’électricité, ce qui a grevé d’avantage encore les faibles bourses des travailleurs et des petites gens.

IBK a fait croire aussi, pendant la campagne présidentielle qu’il allait « rétablir l’intégrité territoriale » pour « mettre fin à la division du pays ». Aujourd’hui, force est de constater qu’il n’en est rien. Un an après, la région demeure toujours précaire. Si dans le centre de Gao, les habitants se sentent plus ou moins en sécurité, dès qu’ils sortent de la ville, l’inquiétude grandit. C’est pareil à Tombouctou. Les activités ont repris, mais les déplacements à l’extérieur de la ville sont jugés dangereux. Quant à Kidal, fief du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) l’armée malienne y met rarement les pieds.

IBK était, au début de son mandat, très catégorique : pas de négociation avec les mouvements rebelles tant qu’ils ne déposent pas les armes. Mais les dirigeants de l’impérialisme français l’ont obligé à le faire : c’est Paris qui dicte la politique qu’il faut mener au Mali. Actuellement, les négociations d’Alger piétinent. Peut-être que des accords vont être signés encore mais ça sera sans lendemain comme les autres fois. Cette situation de guerre au Nord pèse lourdement sur les conditions de vie de toute la population malienne.

IBK s’est engagé aussi à lutter contre la corruption et le népotisme. Des dossiers qui dormaient dans les tiroirs de certaines administrations ont été remis à la justice. Il y a eu quelques arrestations, sans plus. L’exemple devrait venir d’en haut, en premier d’IBK : il est le champion du favoritisme, du népotisme et de la dilapidation des fonds publics.

Le 7 septembre à Bamako des partis politiques de l’opposition ont organisé un grand meeting au Palais de la culture, Amadou Hampathé Ba. Objectif : faire le bilan d’une année de pouvoir par IBK qu’ils jugent négatif.

Mais que proposent-ils ? Pas grand’ chose qui ne ressemble plus ou moins à la politique menée par IBK. Car au fond, tous ces dirigeants, s’ils arrivaient un jour au pouvoir, mèneraient une politique au service des capitalistes et des riches, en particulier français. Ceux-là mêmes qui exploitent les travailleurs maliens.