Côte d’Ivoire : recensement de la population sur fond d’ethnisme

01 mai 2014

Les dirigeants politiques au pouvoir veulent à tout prix maintenir une politique ethniste en Côte d’Ivoire. En témoigne le questionnaire à remplir lors du recensement de la population lancé le 17 mars.

Ainsi, les Ivoiriens ont été divisés en 171 catégories : Bété, Baoulé, Yakouba, naturalisé, etc. Une catégorie a même été créée de toute pièce pour ceux dont le père et la mère sont d’ethnie différente : ceux-là ont été classés dans la catégorie des « ivoiriens sans précision » !

Il y a de quoi en être indigné, après l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, où, pour leurs intérêts personnels, les dirigeants politiques ont mené une politique ethniste et xénophobe qui a tué des milliers de personnes.

Ils peuvent recommencer cette politique puisque ce sont rarement eux et les plus puissants qui en paient le prix fort. Bédié est à l’origine de la politique criminelle de « l’ivoirité », créée de toute pièce pour écarter en son temps son principal adversaire qu’était Ouattara. Il est à l’origine de la barbarie qui a déferlé en Côte d’ivoire. Et c’est ce même Bédié qui fait aujourd’hui office de « sage » et jouit tranquillement de ses rapines ! Ce sont toujours les pauvres qui constituent les principales victimes des crimes de ces gens-là !

Quel intérêt ont donc tous ces dirigeants à vouloir fouiner sur l’appartenance ethnique de la population ?

Tous ces serviteurs des intérêts bourgeois n’ont pas un programme fondamentalement différent les uns des autres. Ils n’ont donc pas une base électorale sociale. Voilà pourquoi, lors des joutes électorales, chacun cherche à gagner un électorat au sein des ethnies qui leur sont favorables. Ils ont donc besoin de connaître l’importance des différentes ethnies. Le recensement de la population leur permet d’actualiser leurs statistiques et orienter leurs discours ethniste, le moment venu.

Tous ces dirigeants politiques sont foncièrement dans le camp de la bourgeoisie, que ce soit le Fpi, le Rdr, le Pdci et consort. Ils ont tous en commun, au-delà du verbiage différent qu’ils peuvent adopter selon les circonstances, une politique globalement identique. Une fois installé au pouvoir, elle consiste à défendre les intérêts des capitalistes, à commencer par les plus puissants d’entre eux. On l’a vu durant 10 ans avec Gbagbo. Il a permis aux banquiers occidentaux de remplir leurs coffres comme un bon serviteur de leurs intérêts ! Ce qui ne les a pas du tout empêchés de le mettre à la CPI, une fois utilisé ! D’autant plus qu’en Ouattara, ils ont trouvé un cheval qui défend encore mieux leurs intérêts et qui semble peut-être aussi plus docile à manier !