Le dictateur galonné réélu après une farce électorale

24 juillet 2014

Mauritanie

L’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz, a été réélu au premier tour avec plus de 80% des voix. Cela n’a surpris personne puisque ce n’était qu’une mascarade destinée à lui permettre de prétendre qu’il est légitimement élu. Les centaines « d’observateurs » européens et africains qui ont été autorisés à surveiller « le bon déroulement » du scrutin n’y ont fait que de la figuration pour valider le résultat final prévu d’avance.

Les principaux partis d’opposition qui avaient décidé de boycotter cette élection du 21 juin, n’ont pas présenté de candidats mais le président dictateur a néanmoins trouvé des candidats « d’opposition » sur mesure pour montrer qu’il avait des concurrents. Cela fait plus « démocratique » mais ne trompe que ceux qui veulent se laisser berner par cette farce électorale. De nombreuses personnes ont fait état des discriminations sur l’obtention de la carte d’électeur : les Maures blancs ont plus de facilité de se faire inscrire que les Noirs. Il y a eu aussi des fraudes massives lors des votes, au point que les principaux dirigeants des partis d’opposition ont demandé l’annulation du scrutin.

Mohamed Ould Abdel Aziz est un galonné de l’armée mauritanienne. Il est arrivé au pouvoir par un coup d’État en août 2008 et l’année suivante, il s’est fait élire Président pour un mandat de cinq ans. Lui et son entourage se sont enrichis en mettant la main sur les recettes du pétrole récemment découvert dans ce pays ainsi qu’en octroyant des passe-droits aux chalutiers qui viennent piller les côtes poissonneuses de la Mauritanie.

Par sa réélection, il s’octroie le droit de prolonger son pouvoir de cinq années supplémentaires. Malgré les protestations, malgré les manifestations de rue contre l’organisation de cette élection, la CENI, qui supervise cette consultation électorale, a maintenu la victoire du dictateur sortant. Celui-ci peut se targuer, aux yeux du monde, d’être élu démocratiquement par son peuple.