Grève générale
Benin
Suite à la sanglante répression d’une marche syndicale pacifique le 27 décembre dernier contre la privation des libertés démocratiques, la corruption et les concours frauduleux, les travailleurs du secteur public et du privé sont en grève au Bénin. A ces revendications se sont ajoutées d’autres notamment l’augmentation salariale et l’amélioration des conditions de travail. Les centrales syndicales réclament également la démission du commissaire central de Cotonou et du préfet, deux personnes qui ont eu de lourdes responsabilités dans la répression.
Malgré les défalcations effectuée sur les salaires du mois de janvier et de février pour fait de grève, le mouvement ne faiblit pas car la colère est grande. Le 28 février le chef de l’Etat a fait un discours dans lequel il affirme la restitution des défalcations sur les salaires et exhorte les grévistes à arrêter leur mouvement. Il lâche en quelque sorte du lest mais ne cède rien sur l’essentiel à savoir les conditions de travail et les salaires qui dans ce pays sont dérisoires en regard à l’augmentation continuelle du coût de la vie.
Les dirigeants syndicaux sont tout à fait capables d’appeler à la reprise du travail pour peu que le régime leur concède des contreparties et des faveurs en tant qu’interlocuteurs indispensables. Mais il est possible aussi que ces deux mois de grève auront appris aux travailleurs à prendre conscience de leur force. Des liens entre travailleurs ont été tissés tout au long du mouvement et seront précieux pour l’avenir.