Tchad : des réfugiés sont mécontents des conditions d’accueil

06 mars 2014

Tchad

Parmi les centaines de milliers de personnes qui ont fui ou continuent de fuir les tueries, les exactions ou les pillages à Bangui et dans les autres localités de la Centrafrique, certaines se sont réfugiées dans les pays voisins. Mais les plus nombreuses se sont retrouvées au Tchad, en particulier à Ndjaména et à Sido, petite ville située à l’extrême sud du Tchad.

A Ndjaména, ils sont environ 15.000 personnes, arrivées par avion. Elles occupent des écoles, des bâtiments publics ou des centres d’accueil. Certains réfugiés nourrissent l’idée de retourner à Bangui, une fois le calme et la paix revenus ; d’autres n’ont pas pu retrouver leurs parents tchadiens. Il y en a qui n’ont plus d’attaches au Tchad. Un jeune réfugié raconte : « Quand le magasin a été pillé et que mon père a été tué, ma mère et ma sœur ont décidé de partir avec notre propre camion. Moi je ne voulais pas. Aller au Tchad ? Pour quoi faire ? Mon pays c’est la Centrafrique, je suis né à Bangui, mes parents aussi ».Un homme qui a perdu toute sa famille à Bangui déclare : « Au moins ici on n’entend pas le bruit des balles ».

Au sud du Tchad, les réfugiés sont les plus nombreux, environ 35.000 personnes. La plupart se retrouve à Sido et à Bitoye, une localité située à 10 km de la frontière centrafricaine. Certains réfugiés et leurs familles ont parcouru plus de 200 km à pied pour atteindre ces deux petites villes. Leurs conditions de vie sont déplorables. A Bitoye par exemple, des réfugiés dorment sous des manguiers et attrapent des maladies. Un membre d’une équipe médicale raconte notamment : « En trois jours de consultations, notre équipe médicale a déjà reçu 19 enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère et les principales pathologies sont le paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires ».

Révoltés contre les mauvaises conditions d’accueil, certains réfugiés de Ndjaméma ont occupé, il y a quelques semaines, une radio. Ils ont été délogés manu militari, par les forces de l’ordre.

C’est cette voie de la révolte qui, si elle est suivie par d’autres réfugiés, avec le soutien des parents, amis, ou autres organisations, peut obliger le gouvernement au service des riches, des patrons, et aux ordres du gouvernement français, à améliorer leur situation.