« Journée mondiale des toilettes », c’est le patronat et le gouvernement qu’il faut sensibiliser en premier
CÔTE D’IVOIRE
Une « journée mondiale des toilettes » a été célébrée récemment. A cette occasion, Une campagne de sensibilisation des populations a été lancée sur l’importance de toilettes hygiéniques. La presse a relayé cela partout. On nous apprend que 55,9 % des gens en milieu rural vont faire leurs besoins en brousse. Donc on les a exhortés à arrêter de faire leurs besoins dans la nature. Comme si de simples exhortations suffiront à résoudre le problème de ces populations qui vivent de surcroit dans des villages où l’État est incapable de réaliser ne serait-ce qu’un caniveau.
Ce que les journalistes ne veulent pas dire, c’est que ce n’est pas seulement dans les zones rurales que les gens font les besoins dans la nature. A l’université de Cocody où sont formés pourtant les futurs diplômés du pays, les étudiants font aussi leurs besoins dans la brousse. Plus de 150 milliards de francs ont été engloutis dans la réparation de cette université sans que ces gens-là pensent à construire des toilettes. Dans les écoles publiques, il y a quelque fois des toilettes, mais elles ne sont jamais entretenues. Résultat, là encore les élèves sont obligés de faire leurs besoins dehors. Dans les quartiers pauvres, il n’y a pas d’égouts pour évacuer les eaux usées, les toilettes sont reliées à des puits perdus qui se remplissent à tout moment et qu’il faut vidanger, ce qui ne rend pas facile la pratique de l’hygiène.
Dans les zones industrielles, rares sont les usines où il y a des toilettes en bonne et due forme. L’hygiène dans les toilettes, c’est le dernier des soucis des patrons. Pour eux, il n’y a que le profit qui compte.
Alors ces gens-là peuvent pérorer sur la propreté et l’hygiène publique, et pourtant ce sont eux les premiers responsables de cette situation.