Le patronat propose des miettes aux travailleurs
CÔTE D’IVOIRE
Le représentant du patronat ivoirien a tenu une conférence de presse le mardi 15 septembre, dans son siège au Plateau, pour annoncer une revalorisation des salaires.
Selon lui, les salaires ont augmenté dans 20 secteurs d’activité. Si le Smig est passé officiellement de 36.000 F à 60.000 F, il y a de celà plus d’un an, cela fait plus de vingt-cinq ans que les autres salaires n’ont pas bougé. Pourtant, le patronat n’a concédé que des miettes variant de 7 à 13 %.
Ainsi, un salarié qui perçoit mensuellement 100.000 F et qui obtient une augmentation de 11% verrait relever son salaire de seulement 11.000 F. La Commission Indépendante Permanente de Concertation (CIPC) qui a décidé ces nouveaux salaires était dirigée par le N° 2 du patronat ivoirien. Quant aux centrales syndicales comme Ugtci, Dignité, Fesaci et autre, qui ont participé à cette commission, elles ont tout juste servi de faire valoir au patronat dans l’objectif de faire avaler la mauvaise pilule aux travailleurs. D’ailleurs, ces dirigeants de syndicats sont le plus souvent des gens du même monde que la classe bourgeoise elle-même. Ils n’ont rien à voir avec les travailleurs dont ils prétendent défendre les intérêts.
Ce qui est intéressant à retenir pour les travailleurs, c’est qu’au dire même du responsable patronal, c’est la manifestation de 2008 qui est à l’origine de cette revalorisation salariale. Pour ceux qui s’en souviennent, la flambée des prix des denrées de première nécessité avait alors poussé la population pauvre à descendre dans les rues dans 3 communes d’Abidjan. Il y eut au moins un mort causé par la répression des forces armées. Ces manifestations appelées « émeutes de la faim », avaient suffi à ébranler le pouvoir d’alors et le patronat. C’est dire que même cette petite augmentation, est le résultat des luttes antérieures !
Mais les travailleurs devront néanmoins se battre pour imposer l’application de cette augmentation, aussi minime soit-elle, par leurs employeurs. Celle-ci est rétroactive à compter de janvier 2015 et il faudra l’arracher au patronat.