Un mémorial pour ne pas oublier les crimes de l’impérialisme britannique
Kenya
En plein centre de Nairobi capitale du Kenya un mémorial en hommage aux milliers de morts de la rébellion Mau Mau a été inauguré le 12 septembre par Christian Turner, haut-commissaire du Royaume-Uni et par Gitu wa Kahengeri dirigeant de l’association des vétérans de la guerre Mau Mau. L’inscription suivante a été gravée sur la pierre : « Le gouvernement britannique reconnaît que les Kényans ont été soumis à des actes de torture et d’autres formes de maltraitance de la part de l’administration coloniale ».
Les Mau Mau se rebellaient contre leurs conditions d’existence dignes de l’appartheid. Les noirs étaient interdits des centres urbains, parqués dans les bidonvilles, exploités comme quasi-esclaves par les colons dans les immenses propriétés de thé et de café entre les mains des britanniques.
Ce monument a été financé par la Grande Bretagne, sa construction est l’aboutissement d’un combat de plusieurs années. En effet il y a près d’une douzaine d’années, quatre Kenyans attaquaient en justice l’État britannique, lui reprochant la répression d’une révolte qui a eu lieu au Kenya entre 1952 et 1960. La répression avait fait 70 000 victimes et 150 000 Kenyans ont été enfermés dans des camps où les viols, les amputations et les brutalités en tout genre étaient le lot quotidien. Ces personnes veulent obtenir la condamnation de ces actes ainsi que des indemnités pour les victimes de cette répression.
Par la suite ce sont 5 200 Kenyans qui ont porté plainte auprès de la Haute Cour de Londres. En 2013, le tribunal leur a donné raison. Cet aveu de culpabilité est une victoire morale pour les vétérans kényans même si les 3 000 euros versés à chacun en guise de réparation sont dérisoires.
La construction de ce mémorial au centre de Nairobi rappellera les horreurs commises par l’impérialisme britannique en Afrique.