Après la hausse des prix du riz, de l’huile et du gaz, c’est le tour de l’eau

20 mai 2015

SÉNÉGAL

Après les hausses de prix autorisées en Avril par le gouvernement sur le riz importé, l’huile et la bouteille de gaz, c’est maintenant le prix de l’eau qui vient d’augmenter. Pour le riz, le gouvernement a prétexté que c’est dans l’intention de favoriser la consommation du riz local, pour l’huile et le gaz il a prétexté que c’est la faute du marché international. Mais la vérité c’est que ceux qui gouvernent ce pays ne veulent pas faire pression sur les grossistes pour baisser leurs marges bénéficiaires. Ils sont liés à eux et défendent d’abord leurs intérêts. D’ailleurs, ces politiciens sont aussi parfois eux-mêmes des hommes d’affaires ou issus de leur milieu. On se rappelle que du temps où Abdou Diouf était au pouvoir, il avait cédé le monopole de l’importation du riz à son épouse. C’est aussi de la même manière que Senghor avait donné en 1970 le monopole de la fabrication du sucre à la famille du milliardaire franco-libanais Mimram. Jusqu’aujourd’hui ce monopole est en vigueur et c’est la CSS (Compagnie sucrière sénégalaise, basée à Richard Toll, non loin de la ville de Saint Louis) qui fixe le prix du sucre sur tout le territoire national. Ce prix est beaucoup plus élevé que celui des pays voisins mais les consommateurs habitant dans les zones frontalières n’ont pas le droit de s’en procurer.

Les travailleurs et leurs familles des quartiers populaires souffrent de ces augmentations incessantes des prix des denrées de base, d’autant plus que les salaires, eux, ne bougent pas. Les enseignants des établissements publics ont montré leur colère contre la dégradation de leurs conditions d’existence. Ils ont réussi à obtenir partiellement gain de cause après plusieurs mois de grève. Les travailleurs du secteur public et du privé sont face à un gouvernement et un patronat qui ne comprennent que le langage du rapport de forces. Mais à force de les pressurer et les mépriser, ils finiront par faire éclater la colère populaire.