L’attentat de Bamako et ses conséquences sur la population
Mali
Dans la nuit du 6 au 7 mars dernier, un bar-restaurant situé dans le quartier de l’Hippodrome à Bamako, a été la cible d’un attentat commis par un commando. Il y a eu cinq morts : trois Maliens, un Français et un Belge. Il semblerait que ce crime horrible a été l’œuvre d’un groupe islamiste proche d’AQMI (Al-Qaïda Maghreb islamique). Quelques jours après, le gouvernement malien a fait savoir qu’un des assaillants « au teint clair » a été abattu par des soldats maliens.
C’est la première fois qu’un tel attentat a lieu en plein cœur de Bamako et l’inquiétude est grande au sein de la population qui craint que cela se reproduise à tout moment. Lorsque la guerre a éclaté du côté de Kidal, tout au nord du pays, à plus de 1500 kilomètres de Bamako, beaucoup de gens de la capitale pensaient que ce conflit ainsi que les souffrances qu’il engendre ne les toucheraient pas. Aujourd’hui certains commencent à réaliser que même à Bamako on ne peut être tranquille. Et ce ne sont pas les fanfaronnades du président malien IBK qui mettront fin à leur inquiétude.
Les soldats de l’armée malienne ainsi que les forces de l’ordre qui étaient déjà omniprésentes dans les rues et les quartiers de Bamako sont de plus en plus nombreux. Ce sera un prétexte de plus pour ces hommes en uniformes de s’adonner à leur passe temps favori: fouiller et racketter les petites gens.
Une des conséquences de cet attentat pourrait aussi être l’aggravation des tensions interethniques à Bamako et dans les autres villes du Sud. On se rappelle que lorsque Gao, Tombouctou et d’autres localités situées au Nord du Mali étaient tombées entre les mains des mouvements nationalistes touareg alliés aux groupes armés islamistes, de nombreuses familles maliennes originaires des ethnies du nord mais vivant au sud, ont dû quitter d’urgence leur domicile et leurs activités pour aller se réfugier en Mauritanie, au Burkina ou au Niger car elles craignaient de faire les frais de la guerre au Nord alors qu’elles n’en étaient pas responsables. Il en était de même pour les familles originaires du sud mais vivant au Nord.
Les dirigeants de l’État malien, épaulés par les organisations politiques et les associations de tous genres, y compris par les dirigeants de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali, principale centrale syndicale), profitent de cette situation pour propager un discours nationaliste du genre : « Le Mali est un et indivisible ! ». Ils espèrent par cette manœuvre faire croire aux travailleurs et à la population pauvre que s’ils souffrent, c’est à cause des autres.
La vérité c’est que le gouvernement d’IBK est un gouvernement de voleurs. Ce sont ces gens-là qui pillent les caisses de l’État. Rien que l’achat de l’avion présidentiel spécial pour IBK a coûté entre 17 et 20 milliards de francs Cfa, alors que la Présidence avait déjà un avion mais qui ne plaisait pas au nouveau maître du palais de Koulouba parce que son prédécesseur y avait déjà posé ses fesses. De nombreuses malversations financières ont été révélées par la presse, notamment sur un contrat bidon d’achat de matériel militaire de plus de 150 millions d’euros (108 milliards de francs CFA).
C’est en pillant les caisses de l’État que ces dirigeants-là, tout comme leurs prédécesseurs, font fortune et mènent un train de vie de nabab. Et si IBK bénéficie du soutien militaire des dirigeants de l’État français, c’est parce qu’il est un de leurs valets dans cette région de l’Afrique.