La situation des retraités devient révoltante

24 mars 2015

Immigration

De nombreux travailleurs immigrés retraités ressortissants du Sénégal, du Mali ou autres, sont en train de faire des démarches auprès des Préfectures pour renouveler leur carte de résident, valable dix ans et qui arrive à expiration. Ils rencontrent bien des difficultés.

Lors du dépôt de demande de renouvellement, on leur donne un rendez-vous dans trois mois en leur fournissant un récépissé à titre provisoire. Jusque-là, cela paraît normal. En se présentant à la date prévue, on leur répond que leur carte n’est pas prête et qu’il faut encore attendre. On leur donne un nouveau rendez-vous avec encore un nouveau récépissé valable trois mois. Et ainsi, de trois mois en trois mois, ils peuvent rester bloqués pendant neuf mois, voire un an et plus. Ce cas se présente surtout à Paris.

Le prétexte que donne la Préfecture, c’est qu’il manque du personnel. On a peine à le croire. Dans tous les cas, il n’y a pas de refus, mais cela se fait au compte-gouttes. Voir ces vieux travailleurs, fatigués par une vie dure menée dans les usines, sur les chantiers ou dans la voirie, contraints de rester ici alors qu’ils ont bien envie de retourner chez eux, c’est révoltant !

Et ce n’est pas tout. Avec une carte de résident valable 10 ans, ils n’ont pas le droit de rester hors de France plus de 3 ans sinon la carte est considérée comme périmée. Le travailleur peut être expulsé à tout moment. Ils sont un certain nombre de travailleurs dans ce cas. Or ce genre de renseignement n’est jamais fourni par l’administration. Pour cette dernière, « nul n’est sensé ignorer la loi ».

Depuis 1998, l’administration préfectorale a créé, pour les travailleurs retraités vivant en Afrique, la carte de « Retraité ». C’est une carte valable dix ans, également renouvelable. Elle donne droit à la libre circulation entre la France et l’Afrique. Mais on ne doit pas rester plus d’un an sur le territoire français. Et dans ce cas-là, par contre on perd des avantages sociaux, notamment le droit à la Sécurité Sociale. Après avoir vécu plus de trente, quarante ans en France, les retraités ont cotisé à l’Assurance maladie et diverses caisses de prévoyance, et on les prive du droit à la santé. Là encore, nul n’est censé ignorer la loi. Mais l’administration se garde bien de le signaler aux intéressés.

Tout laisse à penser que l’État crée régulièrement des lois pour rendre la vie des retraités de plus en plus précaire et malheureusement on les découvre bien tard. Une fois que les capitalistes ont utilisé la force de travail de ces ouvriers, ils ne veulent plus les voir en France ni utiliser tous leurs droits liés au fait d’avoir cotisé à toutes les caisses durant leur existence. On les jette dehors. On ne veut plus les voir.

C’est un système pourri. Il faut absolument le détruire