La junte militaire fait et défait le gouvernement
Mali
Le 11 décembre dernier, Cheikh Modibo Diarra a été démis de sa fonction de Premier Ministre, par le même capitaine Sanogo qui l’avait installé à ce poste huit mois plus tôt. Officiellement, le capitaine Sanogo ne détient aucun poste dans l’exécutif mais ce n’est un secret pour personne que le véritable pouvoir c’est lui et sa junte basée dans la garnison de la ville de Kati (située à 15 kilomètres de Bamako) qui le détiennent depuis le renversement de Toumani Touré.
Un autre Premier ministre a été nommé. Il s’agit de Diango Cissoko. Celui-ci est qualifié par une certaine presse de « fin connaisseur du système politique malien ». Il a en effet mangé à toutes les tables, à commencer par celle du dictateur Moussa Traoré. Il a d’abord été directeur de la prison centrale de Bamako, ensuite directeur national de la Fonction publique avant de devenir ministre de la Justice. Il a aussi été nommé durant plusieurs années au poste de secrétaire général de la présidence sous le même Moussa Traoré. Malgré les différents changements de pouvoir qui ont eu lieu dans ce pays par des coups d’Etat ou par des élections, il a toujours rodé autour du pouvoir et est devenu un homme riche. Il est aujourd’hui chef du gouvernement mais il peut être éjecté du jour au lendemain comme son prédécesseur car le véritable chef c’est Sanogo.
Ici dans l’émigration malienne, certains travailleurs pensent qu’avec ce nouveau Premier ministre, les choses vont s’améliorer au Mali car celui-ci maîtriserait mieux les dossiers que son prédécesseur qui selon eux ne connaissait rien à la politique. Une chose est sûre : si les travailleurs des villes et des campagnes laissent leur avenir se décider par ceux qui sont au pouvoir, quels qu’ils soient, quoi qu’ils promettent de faire, il n’y aura jamais un changement favorable à la population pauvre dans ce pays. Les seules améliorations que les travailleurs, et l’ensemble de la population pauvre peuvent espérer, celles qu’ils imposeront par leur volonté, par leur mobilisation et leur propre organisation.