Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats de travailleurs continue

10 mars 2014

Tchad

Le ministre de la Fonction publique et du Travail a annoncé le 27 novembre dernier, au cours d’un point de presse, l’annulation de tous les protocoles d’accords signés en 2011 entre le gouvernement et les trois principaux syndicats, à savoir l’UST (Union des syndicats du Tchad), la Confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT) et le syndicat national des travailleurs des affaires sociales et de la santé (SYNTAS). Ainsi l’accord du 11 novembre 2011 signé de la main même de Deby portant sur une augmentation générale des salaires, accord arraché par l’UST après de longues semaines de grève serait donc nul et non avenu.

Choquée, l’UST a appelé immédiatement à observer une « journée morte » dans tout le pays. Diverses associations et des organisations humanitaires se sont jointes à cet appel. C’était un succès total. Idriss Deby et son gouvernement ont pris peur, et ont demandé à reprendre les négociations avec les syndicats pour, disent-ils, sauvegarder « l’intérêt supérieur de la nation ».

« Après la rencontre, avec le président de la République et le Premier ministre, nous avons trouvé nécessaire de proposer aux travailleurs une trêve de trois mois pour que les négociations reprennent (…). Malgré que le gouvernement change régulièrement les décisions, il vaut mieux le voir à l’épreuve », a déclaré à la presse un dirigeant de l’UST. « Nous avons voulu donner la chance au gouvernement de sortir la tête haute », a-t-il ajouté.

Cette décision de suspension de la grève a été prise par les travailleurs lors de l’Assemblée générale qui s’est tenue le 17 décembre à la Bourse du travail de Ndjaména.

Comme les syndicats se méfient des coups de tête et des voltefaces du dictateur Deby et de son gouvernement aux ordres, ils conditionnent la reprise du dialogue, notamment par le paiement des retenues de salaire pour fait de grève, l’annulation des affectations-sanctions, la fin des poursuites judiciaires contre les premiers responsables de l’UST, etc. Le Secrétaire général de ce syndicat appelle tous les travailleurs à la vigilance et prévient qu’au cas où le gouvernement posera un acte contraire à leurs intérêts, il n’hésitera pas à les appeler immédiatement à reprendre la grève.

Les travailleurs ont raison de ne pas faire confiance à ces voleurs et ces brigands qui dirigent le pays.