Des jeunes sans emploi en colère manifestent dans la rue
Niger
Des jeunes sans emploi de Diffa, une région située à l’extrême est du Niger sont descendus le 3 mai dans la rue pour laisser éclater leur colère contre les sociétés d’exploitation de pétrole dont une société chinoise, et contre le gouvernement. Il y a eu de la casse sur leur passage. Pour soutenir leurs camarades de Diffa et pour eux-mêmes, des jeunes sans emploi de la région du lac Tchad ont mis le feu au Palais de justice et à un camping touristique.
A Diffa même, pendant deux jours, des mouvements similaires ont conduit à des affrontements avec les forces de l’ordre dans les quartiers. Il y a eu trois blessés parmi les manifestants et plusieurs arrestations.
Les jeunes dénoncent les recrutements qui se font uniquement à Niamey au détriment des régions. Ils dénoncent aussi les réseaux maffieux des agences de placement de la main d’œuvre dans le secteur pétrolier. Ils exigent une augmentation des salaires, la résiliation des contrats de recrutement entre les sociétés et les agents de placement de la main d’œuvre, le recrutement immédiat de 5.000 ouvriers dans leur région, etc.
Depuis fort longtemps des firmes capitalistes, en particulier françaises (AREVA), exploitent d’importants gisements miniers dont l’uranium dans le nord du Niger. A cela vient maintenant s’ajouter depuis novembre 2011 l’exploitation du champ de pétrole de Diffa. Les jeunes de la région espèrent trouver du travail, et améliorer leurs conditions de vie misérables. Or la plupart des employés nigériens de cette société, y compris les plantons, les gardiens, les manœuvres, etc. sont recrutés à Niamey au détriment des locaux. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est le récent recrutement dans cette ville de 21 ouvriers non qualifiés par la China National Petroleum Corporation. Des jeunes de Diffa sont alors sortis dans la rue pour manifester.
Il a fallu que le gouvernement nigérien dépêche d’urgence un émissaire de Niamey pour calmer les jeunes en colère : il a ordonné la libération sans condition de tous les manifestants arrêtés, la mise en place d’un comité technique pour étudier toutes les revendications des jeunes sans travail.
Ils ont mis en garde le représentant du gouvernement qu’ils sont prêts à redescendre dans la rue s’ils n’obtiennent pas satisfaction.