Le capitalisme est le principal responsable
Immigration : drame de lampedusa en italie
Un navire en mauvais état et sans aucune norme de sécurité, parti de Misrata en Libye avec à son bord 500 à 600 candidats à l’émigration, a coulé le 3 octobre près de l’île italienne de Lampedusa. Le bilan, provisoire, est de 155 personnes rescapées, 135 corps remontés à la surface, et plusieurs centaines de disparus. Ce naufrage, par le nombre très élevé des victimes, est le pire de l’immigration survenu ces dernières années.
Juste avant le drame, un responsable du navire a téléphoné aux autorités portuaires en criant au secours mais il n’a reçu aucune réponse à son appel de détresse. C’est alors que l’on a enflammé une couverture pour signaler la position du navire en avarie. Le feu a pris dans le navire, cela a engendré une panique et les passagers se sont précipités vers l’avant. Le navire étant surchargé, s’est cassé en deux et a sombré peu après.
C’est révoltant ! Si c’était un luxueux bateau de plaisance à bord duquel se trouvaient de riches touristes, qui avait appelé au secours, peut-être que les secours n’allaient pas tarder à intervenir. Mais des pauvres, ils peuvent attendre ! Ils peuvent crever ! Des survivants affirment qu’ils ont vu passer près d’eux deux navires qui ont continué leur chemin comme si de rien n’était. C’est inhumain !
C’est un commerçant qui officie près de la côte qui a donné l’alerte : « On a entendu des cris et on s’est précipités et nous avons trouvé une situation de cauchemar » avant d’ajouter sur un ton de regret « Je n’ai pu sauver que 47 (personnes) ».
S’il se trouve des gens qui compatissent au sort de ces émigrés, ce n’est certainement pas le cas des capitalistes, eux qui sont les principaux responsables des drames de l’immigration, et qui, à travers les Etats à leur service, et des institutions mises sur pied, leur font plutôt la guerre. Une guerre de classe où les victimes se trouvent toujours du côté des pauvres, à la recherche d’un travail en Europe.
Les capitalistes ont l’argent à la place du cœur. Pour eux, c’est d’abord le profit. Aux temps où leurs affaires marchaient, où leurs industries, leurs entreprises florissaient, les capitalistes français par exemple, allaient recruter des travailleurs loin de la France, en Algérie, au Mali, etc. Depuis quelques années, c’est la crise. Le chômage ne fait qu’augmenter en France et dans le reste du monde. Alors ils ont moins besoin de la main d’œuvre des travailleurs immigrés. Les ressortissants d’Afrique ou même d’Europe qui cherchent à entrer en France pour y travailler ne sont plus les bienvenus. On leur fait la guerre, on les chasse.
En 2004, les Etats européens ont mis en place un organisme commun, le Frontex (une agence européenne de contrôle des frontières) pour coordonner leurs actions et des moyens militaires avec avions, navires, radars de surveillance, murs grillagés comme à Ceuta et Melilla (enclaves espagnoles situées au Maroc), pour traquer les candidats à l’émigration. Des dirigeants européens ont même conclu des accords de coopération avec certains pays africains (Mauritanie, Sénégal, Libye, etc.) pour, à la base même, bloquer les bateaux aux points de départ pour l’Europe. Mieux, en Libye, de son vivant, Kadhafi, avait même accepté, moyennant quelques arrangements financiers, de parquer les immigrants dans des centres de rétention, avant de les expulser vers leur pays d’origine.
L’Union européenne aura beau renforcer ses frontières et multiplier ses contrôles, mais aucun dispositif, aucun barrage ne peut résister à l’instinct de survie, à la volonté des candidats à l’émigration. Car la misère qui les pousse à partir d’Afrique, à quitter leurs parents et amis, est plus forte que la mort qui les guette sur leur chemin.