Des mots creux pour tromper les travailleurs !
CÔTE D’IVOIRE
En ce moment, les dirigeants politiques au pouvoir n’ont pas d’autres formules à la bouche que celle de «horizon 2020 «. Ils veulent faire patienter les classes pauvres jusqu’à cette date en leur faisant croire que cela ira mieux pour tout le monde après. C’est comme une carotte qu’ils tendent comme pour leur dire : « acceptez donc de serrer encore un peu plus vos ceintures, nous œuvrons pour votre bonheur «.
La même rengaine est répétée dans les médias en différentes versions plus ou moins minables selon leurs auteurs. Ainsi, Amadou Soumahoro, le secrétaire général du Rdr, lors d’une tournée des chantiers qu’il a effectuée avec la direction et les élus de son parti cette semaine «félicite le président de la république pour son engagement de faire de notre Etat un pays émergent à l’horizon 2020 « ! Dans sa tournée des chantiers, évidemment, il n’a pas vu les conditions de travail difficiles, sous un soleil de plomb, les travailleurs s’échiner durant 12 heures par jour pour des salaires de misères.
En version qui se veut plus économiste, leur champion, c’est le ministre du commerce et des Pme, Jean Louis Billon, qui parle carrément de « programme Phœnix pour l’horizon 2020 «.
Ce fameux programme se résumerait comme suit :
D’abord, par « l’augmentation de l’assiette fiscale «. Cela signifie taxer un peu plus les plus pauvres : à savoir les petits mécaniciens, menuisiers et autres petites vendeuses, qui constituent pour eux « le secteur informel «. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement « déguerpit « les étals sur le bord des trottoirs, en comptant formaliser ensuite leurs éventuelles réinstallations, pour pouvoir mieux les pressurer.
Ensuite, l’argent ainsi dégagé, de l’ordre de 200 milliards d’ici 2020, selon Jean Louis Billon, permettrait de mieux aider les entreprises qui sont installées à Yopougon, Vridi, dans le bâtiment, etc, afin qu’elles soient plus « compétitives «.
C’est au nom de cette « compétitivité « que le patronat et le gouvernement maintiennent les travailleurs dans les usines et sur les chantiers en tant que journaliers sans perspective d’être embauchés en fixe. D’ailleurs, de plus en plus de travailleurs sont maintenant carrément payés à la tâche, exploités à mort ! C’est cela la « compétitivité « capitaliste » !
C’est au nom de cette même compétitivité, pour ceux des travailleurs qui s’en souviennent, qu’en son époque le gouvernement d’Affi N’Guessan et les dirigeants syndicaux à la solde du régime, appelaient les travailleurs à la « trêve sociale «. Cela a permis a un riche comme Jean Louis Billon qui est aussi à la tête de grosses Pme de ce pays, de pressurer un peu plus les travailleurs !
La seule chose qui compte pour ces gens au gouvernement, c’est de permettre aux plus riches de s’enrichir toujours plus, en aggravant l’exploitation des travailleurs et en appauvrissant les populations pauvres des villes et des campagnes. Tout le reste n’est que verbiage !