Arrêter les vendeurs n’arrêtera pas la vente illicite de médicaments

13 février 2014

CÔTE D’IVOIRE

A l’occasion du 1er séminaire de la profession pharmaceutique, le Premier ministre a dit que « le réseau illicite des personnes (8 000 environ) qui se livre à ce trafic sera démantelé(…) Le trafic des médicaments est un acte éminemment criminel.». Son ministre de la Santé a dit, pour sa part, que « tous ceux qui s’improvisent pharmaciens tuent ».

Si la population se tourne aujourd’hui vers les médicaments par terre, les raisons sont connues de tous. Depuis de nombreuses années, le pouvoir d’achat ne fait que baisser. Les salaires sont bloqués alors que les prix eux, augmentent régulièrement.

Les médicaments vendus en pharmacie sont généralement inaccessibles à la majorité de la population pauvre. C’est ainsi qu’un marché parallèle s’est développé. Le plus grand marché de ces médicaments se trouvait à AdjaméRoxi. Cela au vu et au su des autorités.

Qui ne connait pas les risques à consommer des médicaments souvent périmés, exposés à l’air libre ; vendus comme de vulgaires produits de consommation courante. Mais les gens n’ont pas d’autre alternative. Or le problème du gouvernement, c’est seulement de contenter les pharmaciens, pas de sauver des vies. Autrement celui-ci aurait commencé par baisser les prix des médicaments en baissant la marge bénéficiaire des pharmaciens et en diminuant ses propres taxes douanières. Sans oublier d’augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs.

Et puis à l’échelle internationale, le droit à la santé ne sera vraiment effectif que lorsque les trusts pharmaceutiques seront soumis au contrôle des travailleurs.