Éditorial

Un assassinat odieux qui ne doit pas masquer la véritable raison de la présence militaire française

13 février 2014

MALI

 

L’assassinat de deux journalistes de RFI en reportage à Kidal a choqué et indigné, à juste titre, de nombreux maliens tant à Bamako qu’ici dans l’émigration. Il s’agit en effet d’un acte odieux qui mérite d’être condamné. S’agit-il d’un meurtre commis par des djihadistes ou par des bandits armés pour échanger les deux journalistes contre une rançon et que cela a mal tourné? Dans un récent communiqué publié à partir de la Mauritanie, un mouvement se réclamant d’AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique) a revendiqué ce double assassinat mais les autorités françaises se sont contentées de dire qu’il ne s’agissait-là que d’une « piste plausible ». Elles ont dépêché à Kidal un contingent supplémentaire de 150 soldats et ont arrêté quelques personnes présentées comme des « suspects indirects ».

Le gouvernement français va probablement décider non seulement un renforcement de sa force militaire au Mali mais en plus la prolonger au-delà de la date prévue initialement. Le « bon déroulement » des élections législatives dont le premier tour est prévu pour le 24 novembre est un des prétextes. Sa prétendue détermination de lutter contre le « terrorisme » dans cette région du Sahel en est un autre. En réalité, il s’agit surtout de sa volonté de sauvegarder les richesses des gros capitalistes français qui ont d’énormes intérêts dans cette région d’Afrique, à commencer par le groupe Areva qui exploite l’uranium au Niger voisin. Mais cela, Hollande ne le dira pas car, même s’il se dit socialiste, il est avant tout au service des intérêts de la bourgeoisie française.