Leur société – Bande de complices !
Le drame survenu le 16 juin dernier à Industrap, une usine de fabrication de peinture située à la zone industrielle de Yopougon, a montré à quel point les patrons capitalistes n’ont que du mépris pour la vie des travailleurs. L’effondrement d’un mur a couté la vie à quatre d’entre nous et c’est encore là un chiffre officiel. Le nombre de morts pourrait être bien plus, vu l’opacité qui a entouré cette affaire. Des blessés, ils n’en ont même pas parlé.
C’est un drame qui aurait pu être évité facilement si cette direction tenait un peu compte de la sécurité des travailleurs. Le mur en question était en mauvais état depuis longtemps. Cela a été signalé à plusieurs reprises mais la direction a préféré ignorer ces avertissements, comme c’est souvent le cas en ce qui concerne la sécurité des travailleurs.
Lorsque le drame est survenu, l’une des priorités du patron a été de cacher les faits. Des téléphones portables ont été arrachés à des témoins qui filmaient la scène. Des familles ont même été refoulées de la morgue sous prétexte qu’il fallait attendre le résultat de l’autopsie. Les autorités étaient pertinemment au courant de l’affaire, mais complices qu’elles sont du patronat, elles sont restées muettes. Leur souci était de vite enterrer l’affaire. La presse, puisqu’elle est sous le contrôle des riches et de leurs sous-fifres, a préféré regarder ailleurs.
Mais les faits sont têtus. Une image a quand même fait le tour des réseaux sociaux. Elle a créé au sein de la population beaucoup d’indignation et surtout de la colère, face au mutisme du gouvernement devant un fait d’une telle gravité.
C’est sans doute ce qui a contraint une délégation ministérielle à se rendre sur place, une semaine après le drame pour faire son cinéma. Elle a annoncé, sans rire, une enquête pour faire la lumière sur ce qui s’est passé. Mais nous les travailleurs, nous ne sommes pas dupes. Nous savons que ce genre d’enquête aboutit rarement. Et il arrive souvent que ce sont des boucs émissaires qui sont indexés. Les patrons, les vrais responsables, eux ils s’en sortent presque toujours.