Saison des pluies : les années passent, mais le bilan macabre continue !
LEUR SOCIÉTÉ
Au moins 5 personnes, membres d’une même famille sont mortes, dimanche 11 juin, surpris par un éboulement de terrain dans leur lieu d’habitation à Mossikro, sous-quartier d’Attékoubé, après une forte pluie qui s’est abattue sur Abidjan. Déjà dans le même quartier l’année passée, 6 personnes avaient perdu la vie dans un drame similaire.
Nous sommes à mi- saison et le bilan officiel fait état de plus de 17 morts. Ce n’est déjà pas loin des 20 de l’année précédente et c’est sans compter les dégâts matériels causés par les inondations à travers tout le pays.
À Abidjan, aucune commune n’est épargnée. De Cocody à Adjamé en passant par Marcory, Koumassi et Port-Bouet, des quartiers entiers étaient sous les eaux. Les images de grandes artères transformées en lacs et rendant la circulation des véhicules impossibles ont fait le tour des réseaux sociaux.
Cela pose le problème de la viabilisation et du logement à Abidjan. De l’avis même du gouvernement, la capitale économique souffre d’un déficit de pas moins de 600 mille logements. L’État n’étant pas en mesure de palier ce manque, la ville s’élargit et le plus souvent en dehors de tout cadre formel. Les bas-fonds et les versants des collines deviennent des lieux d’habitations pour les plus pauvres qui ne peuvent pas se payer des loyers ailleurs.
C’est seulement à la veille de chaque saison des pluies que les autorités font mine de s’intéresser aux personnes qui logent dans ces zones à risque. Non pas pour les reloger dans des endroits viables, mais pour détruire leurs logements et les jeter à la rue sans aucun relogement préalable.
C’est là le sort que cette société capitaliste réserve aux plus pauvres. Ils sont condamnés à risquer leur vie au boulot, sur leur lieu d’habitation, tout comme dans les moindres tâches du quotidien, pour pouvoir survivre.