Concours de démagogie et calcul politicien dans la bataille pour la mangeoire
Les élections régionales et municipales auront lieu en septembre 2023, les sénatoriales le mois suivant, les journaux ne parlent que de cela en ce moment. Et pour cause, il y a une redistribution des postes de sinécure. Nous ne tarderons pas à savoir les regroupements qui se feront dans cette bataille autour de la marmite. Les Bédié et les Gbagbo ensemble ? Les Affi N’Guessan avec les Ouattara ? Et les Simone Gbagbo et autres Blé Goudé ? Dans tous les cas, ces politiciens même quand ils se parent d’étiquettes différentes et se battent comme des chiffonniers, ne sont pas de notre camp mais de celui des classes possédantes.
Il y a des travailleurs qui se demandent si certains ne sont pas plus « à gauche » ou plus démocrates que d’autres et qui auraient une vision différente de la société. Il nous suffit de remonter un peu dans le temps pour comprendre que tout cela n’est qu’illusion. Ainsi, il y a quelques années, un certain Françis Wodié, du « Parti des Travailleurs », était avec Gbagbo contre Bédié et puis il a rejoint ce dernier pour accéder à la mangeoire. Quant à Gbagbo, il s’était alors mis avec Ouattara, son adversaire de la veille, pour s’opposer à Bédié. Ensuite, ce fut le tour de ce même Bédié de se marier avec Ouattara, cette fois-ci, contre Gbagbo. Et maintenant, à l’occasion des prochaines élections locales, c’est un nouveau mariage entre Gbagbo et Bédié qui se profile à l’horizon.
Que dire d’un pion comme Blé Goudé, dans cette histoire ? On peut imaginer qu’il se vendra au plus offrant si quelqu’un veut bien de lui et lui offrira un petit strapontin à sa mesure. En un mot, leur « vision » à eux tous c’est la mangeoire ! Qu’ils se prennent pour des « démocrates » ou des « républicains », ils ont tous manié l’ethnisme, le régionalisme ou la xénophobie pour parvenir à leurs fins. Certains n’ont pas hésité à recourir au tristement célèbre « article 125 » (100 Fr de pétrole et 25 Fr pour l’allumette qui servira à brûler vive une personne jugée indésirable). Tous ont du sang sur les mains et ont enjambé des cadavres pour parvenir au pouvoir ou pour s’y accrocher. Les victimes sont généralement issues des couches pauvres de la population. Ce n’est pas une histoire ancienne puisque les principaux rivaux d’hier sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui. Chacun n’a à la bouche que les mots « réconciliation » et « paix » mais ils sont prêts à ressortir leurs discours de haine pour opposer les populations pauvres les unes aux autres pour satisfaire leurs ambitions personnelles. Ce sont des ennemis des travailleurs. Nous n’avons aucun intérêt à nous mettre à la remorque de ces assoiffés de pouvoir mais plutôt à nous regrouper entre nous par-delà nos origines ethniques, religieuses ou géographiques pour défendre nos intérêts communs face à nos exploiteurs et nos oppresseurs.