Suicides dans les universités : ce ne sont pas les prières qui y mettront fin

14 février 2023

LEUR SOCIÉTÉ

Au mois de janvier 2023 plusieurs cas de suicides ont été enregistrés dans le pays dont deux à l’université Félix Houphouët Boigny. Un étudiant a été retrouvé mort dans la piscine, un autre s’est pendu. Suite à cela la FESCI a organisé une journée d’hommage, aux étudiants disparus, couplée d’une séance de prière. À cet effet, des pasteurs, des prêtres et des imams ont été sollicités. De l’huile “anti-mort prématurée“ a été distribuée.

Une semaine après, à l’intérieur du pays, une éducatrice s’est pendue et un élève s’est jeté à l’eau depuis un bateau-bus avant d’être sauvé de force. Un autre étudiant de l’université Alassane Ouattara de Bouaké a voulu se donner la mort mais il a très vite été rattrapé par ses camarades.

Pourquoi des jeunes se suicident-ils et comment stopper cela ? Les réponses sont peut-être à chercher dans les conditions de vie, d’étude ou de travail des jeunes. Quand on est issu d’une famille modeste, comme c’est le cas de la grande majorité d’entre eux, les conditions d’études sont infernales. De plus, l’avenir est bouché pour la plupart d’entre eux car la société capitaliste n’offre aucune perspective radieuse à ceux qui sont nés pauvres. Le désespoir peut pousser certains d’entre eux à mettre fin à leur vie plutôt que d’affronter les difficultés qui les attendent.

Les moyens mis par l’État pour assurer une bonne condition d’études dans les écoles et universités publiques sont insuffisants. Il en va de même des établissements publics de santé. Les dirigeants de l’État et les riches se moquent de la dégradation des conditions scolaires des pauvres car eux ont les moyens d’envoyer leurs enfants dans les meilleures écoles pour riches à l’étranger.

Dans ces conditions, les dirigeants au pouvoir préfèrent encourager les prières et les incantations qui ne coûtent pas grand-chose, plutôt que de mettre les moyens financiers et humains de l’État pour améliorer les conditions d’études de la jeunesse issue de familles modestes.