Autoroute Tiebissou-Bouaké : la direction ne comprend que le langage de la lutte

25 novembre 2022

Le quotidien des travailleurs

La société CNCTPC est une entreprise qui opère dans le secteur du BTP. C’est elle qui a le contrat de construction du prolongement de l’autoroute du nord à partir de Tiébissou jusqu’à Bouaké. Depuis le début des travaux, il y a plus de deux ans, les travailleurs ont fait plusieurs grèves pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail ; la dernière a eu lieu au mois d’août et a duré 11 jours. Les travailleurs exigeaient des embauches en contrat CDI, pour ceux d’entre eux qui avaient plus d’un an d’ancienneté. Certains l’avaient alors obtenu.

Le mécontentement n’a pas tardé à se manifester une nouvelle fois, puisqu’il restait à devoir aux travailleurs des arriérés de primes obligatoires que la direction refusait jusque-là de payer.

Il a fallu une nouvelle grève qui a duré de nouveau 11 jours pour faire bouger les choses. Pendant cette grève, la direction a fait intervenir la gendarmerie. Quatre délégués ont été arrêtés, puis libérés. Elle avait aussi recruté des jeunes des villages environnants pour espérer casser la grève. Rien n’y a fait.

Contrainte, la direction a fini par accepter que le syndicat des travailleurs effectue les calculs. Le montant total des arriérés a été évalué à 128 millions de francs. Finalement, ce sont 64 millions que la Direction s’engage à payer en deux temps, le 26 et le 30 novembre. Le compte n’y est pas, même si les travailleurs ont pour l’instant accepté cet accord. Il faudra nécessairement d’autres mobilisations pour exiger le reliquat du vol !