Les manifestations contre la vie chère se multiplient
Ghana
Après une série de manifestations contre la vie chère, notamment à Accra et dont certaines ont été violemment réprimées, le président Nana Akufo-Addo, craignant d’être renversé par le vent de la révolte, a consenti une augmentation du salaire minimum journalier. Il passera de 13,53 cedis (596 FCFA) à 14,88 cedis (650 FCFA), soit 10% d’augmentation.
Cette augmentation de misère qui, de surcroit n’entrera en vigueur qu’à compter du 1er janvier 2023, a été présentée comme le fruit d’une grande concertation tripartite entre le gouvernement, le patronat et les syndicats des travailleurs.
Mais, à supposer que cet accord soit réellement appliqué sur le terrain, il ne permettra pas du tout de compenser ce que les travailleurs ont perdu en l’espace de quelques mois avec la flambée des prix. En effet, l’inflation actuelle au Ghana est estimée à 40%, la monnaie locale, le Cedi, se déprécie de jour en jour par rapport aux devises internationales et cela se traduit par un renchérissement des prix presque chaque jour. Du 31 décembre 2021 au 17 octobre 2022 le Cedi a dégringolé de 91,06% par rapport au dollar.
C’est une crise économique profonde qui frappe aussi les caisses de l’État ghanéen. Celui-ci a augmenté récemment le prix des carburants et cela s’est traduit immédiatement par la hausse en cascade de presque tous les prix des denrées. C’est cela qui a mis le feu au poudre et a entraîné une série de manifestations dans les principales villes du pays. La première grande manifestation a eu lieu en février 2018. D’autres manifestations ont eu lieu depuis cette date.
Si les répressions policières n’ont pas mis fin à la contestation, ce n’est pas cette augmentation symbolique de 10 % du salaire minimum qui permettra aux dirigeants de ce pays de dormir tranquille dans leurs palais et leurs villas de luxe pendant que la majorité de la population s’appauvrit à vue d’œil !