CGGC : la mobilisation des travailleurs a obligé la direction à réintégrer leur collègue licencié
Le quotidien des travailleurs
La CGGC est une entreprise qui exerce dans le BTP. Elle est chargée de la réalisation d’une partie de la voie Y 4 permettant de contourner la ville d’Abidjan. Le jeudi 20 octobre, les travailleurs de cette entreprise ont marqué un arrêt de travail pour protester contre le licenciement d’un des leurs.
Cela, fait plus de 4 mois, vu la flambée des prix records de tous les produits sur le marché, que ces travailleurs ont demandé une augmentation de salaire à leur employeur, le versement d’une prime de salissure, de tenue et celle dite de panier pour ceux qui travaillent la nuit.
Après plusieurs tentatives non fructueuses, ils ont fini par déposer un préavis de grève avec l’appui de leur syndicat. Après deux rencontres avec le patron, celui-ci a refusé d’augmenter les salaires mais a cédé sur le paiement des primes réclamées par les travailleurs. Il a par ailleurs licencié un délégué qu’il trouvait trop bruyant, prétextant que son contrat CDD avait pris fin. En fait, c’était pour faire taire le mécontentement mais cela a fait l’effet inverse.
Dès que l’annonce du licenciement a fait le tour du chantier, la colère a éclaté. Le lendemain matin avant 5 heures, bon nombre de travailleurs étaient déjà présents sur le site pour mettre les barricades devant l’entrée principale de la direction du chantier.
À 7h, ils étaient plus de 150 sur les 300 employés. Les travailleurs qui descendaient après le travail de nuit étaient aussi là. En face d’eux il y avait des éléments de force de l’ordre. Les travailleurs ont interdit l’entrée du chantier à tout véhicule. Quelques minutes après, le directeur de l’Ageroute (Agence de Gestion des Routes, une structure de l’État chargée du contrôle des travaux) est venu au chantier. Il faut dire que ce jour-là, les travailleurs avaient eu vent que la BAD et le ministre des Infrastructures devaient visiter le chantier. Donc c’était une occasion à saisir pour se faire entendre.
Sous la pression des grévistes, le directeur de l’Ageroute a demandé à l’entreprise de verser les primes dues aux travailleurs et de réintégrer leur camarade licencié. Ce directeur a proposé de participer à la rencontre du samedi 22 octobre entre les travailleurs et la direction de l’entreprise. Mais les travailleurs ne sont pas dupes, ils savent que ce monsieur n’est pas là pour les défendre mais pour se faire voir par les grands patrons qui allaient venir ce jour-là.
Rien n’est encore gagné pour les travailleurs, même pas le simple versement des primes. Ils restent donc mobilisés pour faire aboutir leurs revendications.