CMU : c’est au patronat et à l’État de payer !
LEUR SOCIÉTÉ
Fin septembre dernier, le gouvernement a décidé de rendre obligatoire la Couverture Maladie Universelle. Désormais, l’État fait obligation d’avoir sa CMU pour postuler un poste dans le privé comme dans le public ou même pour passer un concours ; pareillement pour scolariser ses enfants de plus de 16 ans dans un lycée, collège et établissement d’enseignement technique et professionnel, etc. En clair, pour vivre dans ce pays, il faut souscrire à la CMU.
Cette décision est d’autant plus scandaleuse qu’elle intervient au moment même où les travailleurs et les populations pauvres broient du noir du fait de la flambée générale des prix de tous les produits de première nécessité. Elle a suscité tellement de grogne dans la population que le gouvernement a reporté son application de six mois.
Depuis la mise en route de cette soi-disant assurance maladie, il y a de cela plusieurs années, l’État n’a fourni aucun service, à part distribuer quelques cache-nez çà et là. Il s’est juste contenté d’encaisser les cotisations et c’est tout. C’est une véritable escroquerie.
Avant de lancer une CMU, il aurait fallu construire des hôpitaux qui manquent cruellement, les équiper en matériel et en médicaments, réduire le coût des soins afin de les rendre accessible aux populations pauvres. Il n’en est rien de tout cela !
Le besoin de couverture maladie est réel. Dans les usines, elle fait partie des revendications principales des travailleurs. Avec les bas salaires qu’ils touchent, en cas de maladie grave, c’est toujours une catastrophe parce qu’ils ne peuvent pas se soigner.
Par ailleurs, ce ne serait que justice que ce soit à l’employeur de payer le coût de la CMU pour leurs employés et les familles de ces derniers. Et pour tous les autres, c’est à l’État de prendre ces frais en charge.
Aujourd’hui, le gouvernement se targue d’avoir déjà plus de trois millions d’adhérents. Ce qu’il ne dit pas, c’est que beaucoup l’ont été par la contrainte. Les travailleurs du public ont été obligés d’y adhérer. Les cotisations sont prises à la source. Des travailleurs du privé ont aussi subi le même sort pour une assurance qui ne sert pour l’instant strictement à rien.
Et c’est une telle assurance que les autorités voudraient étendre à toute la population ! Autant dire qu’il s’agit ici, pour l’instant, tout juste d’un nouvel impôt qui ne dit pas son nom.