Hôpitaux publics : de scandale en scandale
LEUR SOCIÉTÉ
Le 19 août dernier, la mort d’une femme en couche au CHR de Daloa a fait le tour des réseaux sociaux. Cet énième décès par manque de soin dans un hôpital public a fait couler beaucoup d’encre et de salive et n’a pas manqué de susciter beaucoup d’indignation dans la population.
Si cette affaire n’avait pas été ébruitée, elle serait restée aux oubliettes comme tant de décès dans ces hôpitaux. Cela a obligé le ministre de la santé à intervenir non sans verser quelques larmes de crocodile sur le sort de la famille éplorée. Il s’est mis à égrainer les actions de son ministère, et pour bien dégager sa responsabilité et celle de son gouvernement, il s’est acharné sur le médecin de garde et l’a suspendu de ses fonctions.
Lorsque ce genre de scandale éclate sur la place publique, l’attitude du gouvernement est toujours la même, celle de dégager sa responsabilité et de trouver des boucs-émissaires, en l’occurrence le personnel de santé qui est généralement surmené.
Ce n’est un secret pour personne que les hôpitaux publics ne sont pas la priorité des pouvoirs publics. Ces hôpitaux sont en nombre insuffisants, il y manque de tout, à commencer par les lits d’hospitalisation et les médicaments de première nécessité. Le personnel est en sous-effectif et très souvent au bord du surmenage. Les soins coutent cher et tout est payant jusqu’à la moindre paire de gants. Ce qui fait que nombre de travailleurs et de pauvres ne peuvent pas s’y faire soigner. En cas de maladie, ils n’ont parfois pas d’autres choix que de passer par les médicaments de la rue. Les riches quant à eux, ne se soignent pas dans ces hôpitaux publics. Ils vont dans des grandes cliniques privées ou à l’étranger.
Tenir le personnel pour responsable de nombreux décès dans ces hôpitaux relève de la malhonnêteté de la part des autorités politiques.