Chantier EBOMAF Bouaké : les travailleurs en colère bloquent les travaux !
Le quotidien des travailleurs
EBOMAF est une entreprise de 250 travailleurs qui exerce dans le domaine du BTP. C’est elle qui a les travaux de réaménagement de l’Aéroport de la Ville de Bouaké ainsi que le bitumage de l’axe Bouaké – Satama. Depuis le 15 juin, les travailleurs sont en grève face au mépris de la direction.
En effet, cela plusieurs mois que les travailleurs réclament de meilleures conditions de travail et de vie. Ils ont déposé 16 points de revendications dont le refus des renvois abusifs, le droit d’élire leurs délégués du personnel, huit heures de travail au lieu de neuf, la prime de transport à 24 mille francs au lieu de 20 mille, ainsi que des revendications relatives au bonus et à la gratification.
N’ayant pas eu de suite, les travailleurs ont déposé un préavis de grève. Pour autant, la Direction n’a pas daigné donner de suite. C’est ainsi que le mercredi 15 juin, ils ont très tôt pris d’assaut le chantier de l’axe Bouaké-Satama et bloqué les travaux. C’est aux vues de la détermination des travailleurs que la direction va faire appel à une inspectrice de travail, d’ailleurs complètement à sa botte et qui a montré tout le mépris qu’elle a envers les travailleurs.
Les travailleurs se sont alors réunis en assemblée et ont décidé que la grève continue. Ils ont aussi élu un comité chargé de prendre contact avec la direction locale du BNETD. Le lendemain jeudi, la négociation a duré toute la journée dans les locaux du BNEDT. Mais les patrons ont refusé de signer le PV sous prétexte qu’ils ne se reconnaissent pas dans le point concernant les renvois abusifs. Or, les travailleurs soupçonnent le patron de tenir une liste noire des travailleurs qu’ils cherchent à renvoyer.
Le jeudi soir, une nouvelle assemblée générale s’est tenue et la grève fut reconduite pour le vendredi 17, troisième jour de grève. Cette fois-ci, la nouvelle négociation a regroupé l’inspection du travail, la direction locale du BNETD, les représentants des patrons ainsi que le comité des travailleurs. Mais les représentants des patrons ont une nouvelle fois refusé de signer.
Les travailleurs attendent le début de la nouvelle semaine pour voir la suite qu’ils vont donner. Si rien n’est fait, ils se réuniront pour prendre de nouvelles décisions. Ils comptent notamment aller rendre visite tous ensemble pour rencontrer les travailleurs de RB qui travaillent eux aussi à la construction d’une autoroute, au nombre de 500 à 600 travailleurs. Eux aussi, ils ont les mêmes revendications. Ils étaient eux aussi en grève quelques jours auparavant. Ensemble, ils se feront plus craindre du patronat et du gouvernement.