Grève à la Poste : les travailleurs tiennent le bon bout
Le quotidien des travailleurs
Le 03 janvier dernier les agents de la poste ont entamé une grève illimitée pour exiger le paiement immédiat de deux mois d’arriéré de salaire. Cela fait longtemps que cette situation dure et que les travailleurs la dénoncent. La coupe est pleine. Les mois de novembre et de décembre n’ont pas été payés. Le mois d’octobre n’a été soldé que le 31 décembre. Dans de telles conditions, comment payer ses loyers, comment simplement payer son transport pour se rendre au travail ? Comment scolariser les enfants ? Comment assurer la popote ? Certains sont déjà expulsés de leurs maisons et dorment avec leurs familles dans des églises.
Les travailleurs dénoncent par la même occasion les mauvaises conditions de travail, l’inégalité des traitements pour les travailleurs de la même catégorie, l’application de la majoration de 9% des salaires obtenu depuis 2015.
Pendant leur mouvement de grève, les travailleurs ont manifesté bruyamment devant leur direction pour se faire entendre. Ils ont tenu des meetings et n’ont pas hésité à se déplacer dans les différentes agences et à passer de bureau en bureau pour demander à leurs collègues qui travaillaient encore de se joindre à eux.
Plutôt que de régler le problème, la direction a d’abord cherché à diviser les travailleurs selon leur appartenance syndicale. Ne réussissant pas à arriver à ses fins par ce biais-là, elle a joué la carte de l’intimidation en convoquant l’un des principaux représentants des travailleurs à la police. Malgré toutes ces tentatives de la direction, les travailleurs ont tenu bon.
Finalement, la direction a fini par s’engager à payer les arriérés et discuter pour le règlement des autres exigences des travailleurs. Du coup, les grévistes ont suspendu leur grève et ont donné jusqu’au 15 février à la direction pour régler tous les problèmes. Pour bien marquer devant la direction qu’ils restent mobilisés, ils viennent au travail en bandeau rouge. Les grévistes ont réussi à faire reculer la direction mais il reste encore à concrétiser ce à quoi elle s’est engagée.