Koumassi : TAJ PLAST, coup de colère des travailleurs

06 décembre 2021

Le quotidien des travailleurs

 

Le mardi 2 novembre 2021, les travailleurs de TAJ PLAST ont montré à leur patron que sans eux l’usine ne peut fonctionner. TAJ Plast est une entreprise située dans la zone industrielle de Koumassi. Elle fabrique du matériel en plastique destiné au ménage ou à l’industrie. Il y a environ 400 ouvriers dont 300 en éternel statut de journaliers.

Le mardi 02 novembre 2021, l’équipe d’après-midi est venu tôt le matin pour percevoir son salaire. Mais le patron a prétendu qu’ils devraient fournir des documents avant de percevoir leur paie qui se fait par SESSIP, une société de transfert d’argent dont les travailleurs ignorent l’existence. Aussi il faut avoir un portable Android pour télécharger l’application. Il y aura ensuite des prélèvements sur les salaires. Les travailleurs ont senti l’arnaque du patron et ont demandé de recevoir leur salaire de la main à la main comme d’habitude. Le patron a fait la sourde oreille jusqu’à 14h. Les travailleurs ont voulu rencontrer les délégués mais la porte leur a été fermée. Les soi-disant syndicalistes ont montré leur vrai visage, celui d’être du côté du patron. Les délégués et la direction ont accordé leur violon pour exiger des travailleurs de retourner au travail en disant que leur salaire leur sera versé par la suite. Les travailleurs ont dit non, pas de paie pas de travail. À 14h, l’équipe du matin sort de l’usine et se joint au mouvement. À 16h, le patron plie genoux et procède à la paie des deux équipes présentes. Une fois le salaire perçu, les travailleurs ont refusé de reprendre le travail et sont rentrés à la maison malgré les menaces du patron. Le mercredi 03 novembre l’équipe du matin exige aussi sa paie. Les travailleurs restent mobilisés. Une fois de plus, le patron s’exécute. Mais les travailleurs, en apprenant que leur porte-parole de la veille a été renvoyé, refusent de reprendre le travail. La colère monte et l’usine reste fermée toute la journée du mercredi. Ils exigent l’intégration de leurs collègues renvoyés abusivement et dénoncent l’arnaque du paiement des salaires par mobile money.

Les salaires tombent toujours en retard, il n’y a pas de bulletin de salaire ni de déclaration à la CNPS. Ce qui fait qu’en cas d’accident ou de maladie, les travailleurs sont livrés à eux-mêmes. Le calcul des heures supplémentaires est fait de manière à ce que les travailleurs ne s’y retrouvent pas et y perdent de l’argent.

Ce coup de colère a montré une fois de plus que lorsque les travailleurs sont unis et déterminés, ils sont forts et peuvent faire reculer leurs exploiteurs. C’est un exemple qui pourra servir pour d’autres combats futurs.