SETAO : une entreprise de renom, mais…
Le quotidien des travailleurs
SETAO est une filiale du groupe Bouygues depuis 1974, mais elle existe depuis 1950 en Côte d’Ivoire. Elle a construit deux ponts, l’aéroport d’Abidjan, le marché de gros de Bouaké, et l’hôtel Môvenpick récemment.
Un travailleur témoigne sur ce qui se passe dans cette société : « Officiellement l’entreprise ne joue pas avec la santé et la sécurité au travail. Tous les matins nous avons un quart d’heure pour écouter des consignes sur la sécurité et autres, mais la réalité sur notre chantier n’est pas ça. On nous oblige à travailler parfois jusqu’à 22 h mais souvent on nous pointe 21h pour ne pas nous payer la prime exceptionnelle de transport. L’entreprise licencie et le peu de travailleurs qui reste au travail doit tout faire. Nous faisons le travail de 2 ou 3 personnes. Souvent, tu ne sais même plus quoi faire car les petits chefs peuvent t’envoyer dans telle ou telle activité en même temps, et cette cadence fait que de plus en plus de collègues tombent malades. Lorsqu’ils ont besoin de personnel, ils font souvent appel à ceux qui sont encore en convalescence. Un refus et tu es renvoyé ! Il y a une infirmerie sur le chantier mais elle ne te donne que du paracétamol quelle que soit la maladie. C’est ça ou rien ! Certains de nos travaux nous mettent en contact avec des substances dangereuses, mais comme protection nous n’avons parfois qu’un simple cache-nez. C’est écœurant » !
C’est une entreprise qui a pignon sur rue, le témoignage de ce travailleur en dit long sur ses pratiques.