De quelle Côte d’Ivoire parlent-ils ?

06 décembre 2021

LEUR SOCIÉTÉ

Après la banque mondiale qui affirmait pompeusement en 2018 dans son rapport annuel que la Côte d’Ivoire se trouvait « aux portes du paradis », c’est maintenant un institut britannique qui affirme que « la Côte d’ivoire est le pays qui a le plus accru sa prospérité dans le monde au cours des 10 dernières années ».

On parle là de la Côte d’Ivoire des riches parce que toute cette prospérité n’est nullement ressentie par les travailleurs, les jobbeurs, les petits paysans et tous les petites gens qui triment à longueur de journée pour avoir de quoi survivre.

Bien au contraire, ces dix dernières années, l’existence de la grande majorité est devenue tellement rude en Côte d’Ivoire que tous ceux qui le peuvent, fuient à la recherche d’un mieux-être vers l’occident, ou les pays du Golfe et même le Maghreb.

Ce que ce rapport indique, c’est surtout que les affaires vont bien pour les patrons et les pontes des services étatiques. Les récents audits des entreprises publiques, ont levé un coin de voile sur l’ampleur de l’enrichissement des dignitaires du pouvoir d’État. Les détournements se chiffrent en dizaines, voire en centaines de milliards de francs.

Dans le privé, les anciennes zones industrielles se sont agrandies au-delà de leurs limites et de nouvelles ont vu le jour. Des bâtiments de plus en plus hauts fleurissent dans les quartiers chics. Des ponts et des échangeurs poussent aux grands carrefours de la ville et embellissent le paysage abidjanais.

À vue d’œil, on se rend compte qu’une petite minorité fait fortune dans ce pays. Mais dans les usines, sur les chantiers et dans les plantations, le travail se précarise de plus en plus pour l’ouvrier. Les salaires sont au plus bas et les embauches se font au compte-gouttes. Les travailleurs ne doivent pas rester les dindons de la farce car c’est avec leur sang et leurs labeurs que toute cette prospérité est produite.