La société va mal, l’école aussi

15 novembre 2021

LEUR SOCIÉTÉ

Dans différentes écoles secondaires publiques, que ce soit à Abidjan ou à l’intérieur du pays, les vols d’argent, de portables, de livres ou de cahiers se multiplient en salles de classe ou dans les cours d’écoles. Cela va de pair avec la multiplication des actes de violence.

C’est un des nombreux signes de la dégradation des conditions scolaires des enfants des classes populaires. Il peut avoir jusqu’à 160 élèves dans une salle de classe prévue pour une soixantaine d’élèves. On s’assoit à 3 ou 4 là où on devrait être à 2. Certains sont obligés de s’assoir par terre, d’autres vont prendre les bancs de la salle voisine, cela ne résout pas la question mais augmente au contraire les conflits entre élèves.

Il arrive souvent que des élèves n’aillent pas à l’école parce que les parents n’ont pas les moyens de payer le montant de l’inscription. D’autres parviennent à payer les frais d’inscription mais côté fournitures scolaires c’est le strict minimum. Parfois on réutilise un vieux cahier déjà entamé pour prendre des notes. Quant à se nourrir, c’est souvent un repas par jour à la maison. Certains, accablés par la faim, en sont réduit à utiliser de la violence pour chaparder les repas des plus faibles.

La dégradation de la scolarité de ces enfants est à l’image de la dégradation des conditions de vie de leurs parents travailleurs. Victimes du travail précaire et souvent d’opérations de déguerpissement, ils tombent de plus en plus dans la misère. Dans ces conditions, comment assurer une bonne scolarité à ses enfants ?

Mettre des caméras dans la cour comme le font certaines écoles ou faire défiler des policiers municipaux est une fausse solution pour résoudre la question des vols et des violences. Il faudrait prendre le mal à sa racine, c’est-à-dire éradiquer la misère et permettre à chaque enfant de bénéficier de meilleures conditions matérielles et scolaires.

La société a la capacité de donner à tous la possibilité de vivre et de s’éduquer décemment. Mais pour cela, il faut empêcher la petite minorité de parasites et d’exploiteurs de confisquer les richesses produites par les travailleurs et les petits paysans et de mettre toutes ces richesses et tous les moyens techniques au service de ceux qui en ont le plus besoin.